Une grande foule, parmi laquelle figuraient ses parents et ses amis, a accompagné hier à sa dernière demeure le jeune Lechhab Abderrezak qui s’est immolé par le feu au siège de la wilaya. La nouvelle de sa mort a secoué la population, notamment le douar Bouabdallah où il habitait.
Ce douar, situé à 4 kilomètres d’El Achir, est dépourvu de toute infrastructure, à part une antenne administrative où officiait le frère de Abderrezak comme employé dans le cadre du filet social. La famille, composée de 13 membres, réside dans le logement de fonction de cette structure. A part le frère, tous les autres membres sont au chômage, même le père. Abderrezak n’avait d’autre solution que de vendre des portables au marché du chef-lieu de wilaya, activité précaire qu’il ne voulait plus exercer. Il décide alors de tenter sa chance à Alger.
N’ayant pas de carte d’identité nationale, il en demande une à la daïra de Medjana dont dépend le village. Le récépissé qui lui a été remis ne comportait pas de photo et, partant, ne lui permettait pas de se déplacer normalement. Il décide de se plaindre à la wilaya, muni d’une bouteille de diluant. Avait-il l’intention de se suicider ? C’est la conviction du responsable qui l’a reçu puisque son problème était réglé avec les services de la daïra. Le comportement du jeune homme était anormal, selon le même responsable.
Ses problèmes sociaux ont sûrement pesé dans son choix
Le père que nous avons voulu interroger était lui aussi dans un état hystérique. Il a menacé de se suicider si les journalistes l’approchaient ou parlaient de lui. Nous respectons sa décision. Il venait de perdre un enfant cher. L’état de dénuement total dans lequel sa famille se trouve ajoute à sa détresse.
Par Hocine Naïli
