Le jeu malsain des loueurs de parasols !

Le jeu malsain des loueurs de parasols !

Ce jeudi, même si ce n’était pas encore le grand rush, nous avons constaté que des dizaines de milliers de familles ont pris la direction des plages d’Alger-Est et de Boumerdès. C’est le lancement véritable de la saison estivale. Est-ce que ces familles ont été perturbées ? Après avoir sillonné les plages des communes de Cap-Djinet, Zemmouri, Thénia, Boumerdès, Corso, Boudouaou-el-Bahri, dans la wilaya de Boumerdès, Heuraoua et Aïn-Taya dans la wilaya d’Alger, nous n’avons noté aucun incident pouvant attirer notre attention.

Les familles qui ont pris la destination de l’une des plages de la wilaya de Boumerdès sont venues majoritairement des wilayas d’Alger et de Tizi-Ouzou. Nous avons également remarqué la présence des familles venues de Bouira, de Bordj-Bou-Arréridj, Sétif et M’sila, leur nombre est tout aussi important.

Des véhicules immatriculés à Blida ou Aïn Defla étaient en stationnement à Cap-Djinet ou Zemmouri. Ce sont les enfants qui étaient les plus heureux de cette première sortie. Malheureusement, nous n’avons assisté à aucune activité culturelle ou festive sur les plages pour singulariser cette journée du 5 Juillet, fête de l’Indépendance.

Quant aux commodités et à l’hygiène, beaucoup d’insuffisances sont visibles. En matière de propreté, c’est le sable d’El Kadous (Heuraoua) qui est le plus propre. De plus, malgré son éloignement, il y a plus de commerces et de jeux pour enfants. «Elle est propre parce qu’elle était interdite», explique un jeune.

Au niveau de la plage de Mouilha (Boudouaou-el-Bahri), ce n’est pas encore la Côte-d’Azur, mais il est clair que les autorités communales ont consenti beaucoup d’efforts pour aménager des pistes d’accès et aires de stationnement, enlever les détritus pour rouvrir cette plage fermée depuis 1990. Elle était la carrière des pilleurs de sables.

Un père de famille d’El-Harrach, qui s’est trompé de route pour arriver par inadvertance à Mouilha, s’est dit ravi par l’endroit. En l’absence de parkings, nous déconseillons les plages de Aïn-Taya-Centre et Surcouf. De plus, elles sont petites.

S’agissant du dispositif sécuritaire sur les plages et alentour, il tarde à se mettre en place sauf à Boumerdès-Ville (police) et Corso (Gendarmerie nationale).

Les loueurs de parasols s’installent sur le bord de l’eau

Contrairement aux directives du ministre de l’Intérieur, des Collectivités locales et de l’Aménagement du territoire, Noureddine Bedoui interdisant aux plagistes d’implanter leurs parasols et leur matériel sur le sable sauf si le client le demande, c’est tout le contraire que nous avons vu.

Dans les meilleures plages et aux meilleurs endroits, ces groupes de jeunes qui disposent d’une concession moyennant paiement d’une somme convenue ou simple autorisation délivrée par le maire de leur localité, ont installé chaises, tables et parasols, sur 4 ou 5 rangées près de l’eau. C’est ce que nous avons constaté au niveau des plages de Cap-Djinet-Centre, Zemmouri-Ouest, Seghirat (Thénia), Boumerdès-Centre, Corso, El-Kadous (Heuraoua), Surcouf (Aïn-Taya) et Aïn-Taya-Centre. Ce n’était pas le cas mercredi.

Nous avons questionné quelques familles qui ont ramené leurs propres accessoires de plage pour savoir si on a tenté de les empêcher de s’installer près de l’eau. Globalement, la réponse est non. C’est le cas de Ghodhbane qui a démarré à 5 heures du matin de B-B-A avec sa petite famille pour passer de bons moments à Cap-Djinet. Cependant, les meilleures places sont déjà prises même s’il n’y a personne sous les parasols. «Nous préférons payer et avoir la tranquillité. C’est vrai que le sable et la mer appartiennent à tout le monde, mais le paiement éloigne les voyous et les perturbateurs», nous dit à Cap-Djinet un jeune couple venu de Draria, à l’ouest d’Alger. Le couple a déboursé 1 700 dinars pour un parasol, deux chaises et une table.

Nous avons découvert un seul cas d’interdiction de s’installer à la plage centrale de la ville de Boumerdès. Quatre jeunes, qui n’ont pas l’air de chercher des histoires, sont venus de Ouled-Moussa. «Nous nous sommes installés à l’endroit que nous avons choisi. Le loueur est venu nous dire d’aller ailleurs. Nous nous sommes éloignés pour éviter les problèmes. Au second endroit choisi, le loueur nous a proposé un parasol en location ou de quitter les lieux. Comme vous voyez, on nous a écartés de la rive», dira le plus âgé.

L’administrateur des plages de la commune de Zemmouri nous a affirmé, au téléphone, qu’il a envoyé un rapport au wali de Boumerdès sur ce dépassement. «Dès que les gendarmes ont quitté les lieux, les loueurs ont réinstallé leurs parasols.» Comme ce n’est pas encore le grand rush sur les plages, les pères de famille négociaient le prix de la location d’un parasol entre 500 et 700 dinars, 300 dinars la table et 100 dinars la chaise.

Concernant le stationnement, c’est 100 dinars, partout pour le véhicule de tourisme sauf à Seghirat, dans la commune de Thénia et El-Kadous où on exige respectivement 200 et 150 dinars. A El-Kadous, les agents encaisseurs portent des gilets sur lesquels est imprimé le nom de l’entreprise qui les emploie, l’EGCTU en l’occurrence, qui serait une société de gardiennage. On n’en sait pas plus.

Sécurité routière : des barrages fixes créateurs de bouchons

A Zemmouri et Cap-Djinet, les gardiens des parkings nous ont certifié que les gendarmes effectuaient des rondes. A Corso, nous avons noté, en début d’après-midi, la sortie sur le terrain de plusieurs gendarmes.

A Seghirat, le poste de la GN est implanté sur une petite colline qui domine la plage. Dans les autres plages que nous avons visitées, nous n’avons vu aucun agent de l’ordre sauf ceux de la Protection civile.

Par ailleurs, certains barrages fixes seront des créateurs d’encombrements et de désagréments pour les estivants au retour des plages. On se demande, à ce propos, à quoi sert le barrage policier sur la RN24 au niveau de Beni Merad, entre Bord-el-Kiffan et Bordj-el-Bahri. Les agents en faction ont supprimé la moitié de la chaussée à la circulation alors que cet axe est très fréquenté en temps ordinaire.

En période estivale, ce sera l’enfer. Idem pour les barrages fixes au niveau de la wilaya de Boumerdès particulièrement ceux d’El-Kerma, du carrefour de l’entrée Est de la ville de Boumerdès, du pont Bleu (Boudouaou-el-Bahri), de la RN25 entre Baghlia et Tagdemt.

Il est vrai que ces barrages et d’autres ont été un grand atout pour la lutte antiterroriste, mais leur fluidité pourrait être largement améliorée comme s’est largement améliorée la situation sécuritaire de la partie Est du centre du pays. C’est ce qui a encouragé à sortir en nombre.

L’amélioration de la fluidité de ces points de contrôle ne manquera pas de ravir les estivants. Nous conseillons vivement la prudence aux estivants motorisés, particulièrement ceux qui circulent sur la RN24 au niveau d’El-Kerma et du village Hadj-Ahmed, à l’est de Zemmouri, à cause des marchands ambulants présents en bord de route. Au village Hadj-Ahmed, ils exposent leurs produits carrément sur la chaussée.

Au niveau de Cap-Djinet, nous avons noté un nombre inconsidéré de dos-d’âne. Sur le tronçon annexe de la RN24 entre Si Mustapha et Zemmouri, la route est dégradée à hauteur de Zaâtra, alors que des poids lourds circulent dans les deux sens en grand nombre.

Abachi L.