Le jackpot chinois

Le jackpot chinois
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L’Algérie ne fera pas appel à un endettement extérieur, avaient clamé haut et fort des chefs de partis politiques et des ministres en exercice. Finalement, la réalité est toute autre et il s’avère que les prévisions de certains ne valent pas un sou en matière de prospective.

La manne pétrolière, qui avait permis de concevoir un programme d’investissement colossal, parsemé souvent de surcoûts et de malfaçons (autoroute Est-Ouest), n’a plus ce robinet ouvert à tout projet, investissement ou revendication sociale.

En refusant de geler ou de reporter certains projets promis et d’autres dont les études sont à un stade avancé, les économistes en chef n’ont finalement que la solution de se tourner vers un financement extérieur. Le choix s’est porté sur le géant chinois dont l’Afrique est désormais la terre de prédilection. Ce pays en crise de croissance chez lui ne pouvait trouver meilleure aubaine que ce pays qui ouvre ses bras aux grandes entreprises chinoises avec un cahier des charges jamais rêvé et la main-d’œuvre qui va avec. Le jackpot.

Cette option contrarie les tenants d’un partenariat où le transfert de technologie et de savoir-faire est un fondamental dans les relations “gagnant-gagnant”.

Plusieurs experts algériens ont, par le passé, soulevé le refus de l’Algérie de mettre en place un fonds souverain, comme la Norvège, préférant les bons du Trésor américain.

D’autres experts, tout aussi nombreux, ont tiré la sonnette d’alarme sur l’entêtement des dirigeants à miser sur le pétrole en lieu et place du développement humain.

Et si on sortait, enfin, de ce cercle vicieux où la suspicion envers le capital national privé est encore plus vivace dans certaines mentalités que celle des années du “socialisme spécifique” ?

Il y a assez de compétences économiques pour pallier le manque de financement de projets d’investissement productifs, sans que l’État ait besoin de recourir à un endettement extérieur qui pourra influer sur sa souveraineté, à laquelle, pourtant, on s’entend dire qu’il tient énormément.

Moralité : ne va pas en Chine quand ce que tu cherches est chez toi.