Le «Jabulani» et Ghezzal font basculer le match

Le «Jabulani» et Ghezzal font basculer le match

« Yebda irreprochable et des attaquants totalement out ! »

Le jeu

Accabler Chaouchi serait se tromper lourdement de cible. La faute de main

commise par le portier de l’ESS ne saurait occulter son excellente prestation dans ce non match. La Slovénie a gâché les retrouvailles 24 ans après, de l’Algérie avec la Coupe du monde de football en remportant contre le cours du jeu (1-0) son premier match du groupe C, dimanche au stade Peter Mokoba de Polokwane.

Réduits à dix à la 73’, après l’expulsion suite à deux stupides avertissements de l’attaquant Abdelkader Ghezzal, les Fennecs ont cédé sur un tir de Robert Koren à la 79’, bien aidé par une trajectoire bizarre du «Jabulani». Ce ballon, le Jabulani (« célébrer » en zoulou), est honni par les gardiens de but pour son côté imprévisible et flottant. Léger, moulé et non cousu, ce n’est pas un ballon de plage, mais il y a des ressemblances.

Les Algériens, qui disputaient leur premier match de Coupe du monde depuis 1986, ont pourtant globalement dominé une partie disputée sur un faux rythme face à des Slovènes qui ont semblé peiner sur le plan physique.

L’attaque, le vrai chantier de Saâdane

Disons le tout net, l’Algérie a une attaque quasi stérile, faite de joueurs de «haute expérience» censés guider le groupe, mais dont les faits n’étayent en rien leurs qualités. Tout cela pèse de façon négative sur toute l’équipe et particulièrement sur la défense.

En effet, les défenseurs sont constamment en appel pour éviter de prendre des buts, car ils savent que leur attaque ne peut de cette façon remonter le score. En d’autres termes, c’est la défaillance de l’attaque dans son schéma et son inefficacité qui empêchent la défense algérienne de respirer et de prendre confiance pour se décomplexer…

Il est là le vrai chantier de Saâdane avant d’affronter les Anglais qui, soit dit en passant, ne sont pas du tout une forteresse inaccessible.

Les joueurs

Yebda irreprochable et des attaquants totalement out !

Hassan Yebda a véritablement régné sur le milieu de terrain contre la Slovénie, alors que tous les joueurs qui se sont relayés à la pointe de l’attaque ont été décevants.

Chaouchi : Après deux superbes sorties aériennes, il réalisera un bel arrêt sur un tir des vingt mètres (32’) Peu sollicité en première période, il a été serein en seconde mi-temps jusqu’à cette fatidique 79’ où il se fera piéger sur un tir de Koren.

Bouguerra : Très propre dans ses gestes et son placement défensif mais avec un apport offensif assez minime. Il ne tentera que quelques incursions en fin de match alors que ce dernier était pratiquement plié.

Halliche : Rarement mis en difficulté, il s’est montré décisif dans ses interventions, surtout de la tête. Comme à son habitude, il fut très rassurant.

Anthar Yahia : Le capitaine algérien a mis sous l’éteignoir l’attaquant slovène le plus avancé. Après dix minutes assez laborieuses, il a pu se mettre en jambes progressivement et n’a pas eu à souvent s’employer.

Belhadj : Il n’a pas mis trop de temps pour s’installer dans le match et il a été actif offensivement, surtout en seconde période. Il fut incontestablement l’une des grandes satisfactions de l’équipe.

Kadir : Une envie de bien faire certaine. Il a montré de réelles intentions offensives à droite et une certaine affinité avec Yebda. Bon replacement défensif, mais on peut lui reprocher de s’être surtout appliqué à ne pas faire de fautes et cela est un défaut, car on est en Coupe du monde.

Lacen : Très sobre, il ne ratera aucune de ses habituelles récupérations, il a ensuite bien bloqué le couloir droit slovène. A été très précieux, même s’il a un peu baissé de rythme en seconde période.

Yebda : Dominateur dès l’entame, à la fois à la récupération et à la construction, il s’est établi comme le patron du milieu en imposant sa puissance aux Slovènes et en initiant les meilleures actions des Fennecs. Il a été de loin le meilleur homme sur le terrain.

Ziani : Il a été particulièrement surveillé par les Slovènes et il tentera, la plupart du temps sans succès, sur des gestes techniques de faire la différence. Son jeu long a été le plus souvent approximatif. Il n’a pas été aidé par ses coéquipiers. Il fut à deux doigts de scorer à la 77’, suite à un contre très rapide.

Matmour : Son replacement défensif a laissé à désirer et son activité offensive s’est réduite au minimum. Il a manqué le plus facile sur la seule occasion sérieuse des Verts en première période. Son manque d’audace… ou de percussion a pesé sur le résultat final.

Djebbour : Son positionnement sur le terrain reste un mystère. Ni créateur ni finisseur, il a souvent décroché ou trouvé refuge sur les ailes, dégarnissant la pointe de l’attaque. Il n’a absolument pas pesé sur la défense slovène.

Les remplaçants

Ghezzal : Entré à la 58’ à la place de Matmour, l’oublié du onze de départ a fait basculer la rencontre, mais pas dans le sens prévu par Saâdane. Il sera averti deux minutes plus tard sur une faute totalement inutile. Après deux belles opportunités et une seconde faute, pour le moins absurde, il laissera ses coéquipiers à dix (73’).

Saïfi : Entré à dix minutes de la fin du match à la place de Matmour, c’était pour lui mission impossible que de bousculer l’une des meilleures défenses d’Europe.

Guedioura : Comme pour Saïfi, il est difficile de le juger car il a remplacé Kadir, alors que le match était pratiquement plié.