ÉQUIPE DE FRANCE – C’est face à une obscure sélection d’Amérique centrale que les Bleus débuteront, dimanche, leur Coupe du monde. Mise en lumière depuis le Brésil.
Voilà maintenant six mois que l’équipe de France connaît l’identité de son premier adversaire dans ce Mondial brésilien, le Honduras, qu’elle affrontera dimanche. Enfin, façon de parler. Car des six Bleus à qui l’on a demandé cette semaine quels joueurs ils connaissaient parmi les 23 sélectionnés par Luis Fernando Suarez, seuls Olivier Giroud et Loïc Rémy ont pu citer le défenseur de Hull City, Maynor Figueroa, parce qu’ils l’ont croisé lors des joutes anglaises de Premier League. Mais c’est tout. Ils n’ont même pas lu notre interview de Jerry Palacios. Alors, faute professionnelle ? Arrogance bien française, comme aiment à nous taquiner les habitants de Ribeirao Preto ?
Vendredi, Blaise Matuidi, à qui un journaliste a refait le coup de résumer cette équipe à sa dimension athlétique (ce qui a le don d’agacer les confrères honduriens), a distillé cette mise au point, le sourire aux lèvres et le regard malicieux : « On est préparés à les affronter. S’il y a un défi physique à relever, on le relèvera. Mais ne perdons pas le fil. Restons nous-mêmes. Il y a un arbitre pour signaler les fautes dangereuses. C’est génial, dans nos chambres d’hôtel, on a une chaîne qui diffuse les dernières rencontres de nos adversaires 24h/24. Alors ne vous inquiétez pas, on les connaît. Même pas besoin de faire de la vidéo avec le staff (rires). On entrera dans les détails demain (samedi), avec des explications plus détaillées du coach. Mais, j’insiste, le plus important, c’est nous. »
Reste que cette équipe du Honduras demeure un grand mystère pour les suiveurs. Par chance, on est tombé, à la sortie de l’entraînement des Bleus, sur Copan Alvarez, un confrère hondurien, peut-être le seul, qui parle un excellent français (alors qu’il n’a vécu que trois mois à Paris). « Notre sélection développe un football de transition, un jeu très direct, a-t-il détaillé. Nous sommes très forts sur les deuxièmes ballons. Vous aimez nous caricaturer en bouchers mais regardez nos trois derniers matches, vous verrez que notre équipe défend debout. »
Luis Fernando Suarez : « Les Français nous ont accompagné partout »
« Après, les supporters ne se font pas d’illusions, a-t-il poursuivi dans un sourire entendu. Ils considèrent le match contre la France comme perdu d’avance et pensent que nous jouerons notre qualification lors des deux matches suivants. Pour nous, la rencontre la plus importante est la 2e, contre l’Équateur. C’est celle-là qu’il faut absolument gagner. Quels joueurs français nous craignons ? Karim Benzema, évidemment. C’est une star mondiale. Vous savez, j’ai des amis au pays qui n’arrêtent pas de me demander de me prendre en photo avec lui et de leur envoyer le cliché (rires). »
Pourtant, Didier Deschamps se méfie, lui. Et ce n’est pas qu’une posture. Il a décrit mardi « une équipe agressive avec de grands gabarits devant, mais surtout très bien organisée, avec deux lignes de quatre, pour jouer le contre ». Vendredi, son homologue hondurien, Luis Fernando Suarez, n’a pas contredit cette impression. « Tout est clair, a-t-il prévenu. Chaque joueur connaît son rôle, le joueur qu’il aura à marquer, ses points forts, ses faiblesses, ils ont étudié leur jeu sur des vidéos. Jusqu’à Porto Alegre, les Français nous ont accompagnés partout. Mentalement, on est prêts. On sait l’enjeu de ce match et comment faire pour bien entrer dans cette Coupe du monde. » Alors maintenant, place aux actes.