Déminage des lignes Challe et Morice : l’autre front de la lutte antiterroriste
La destruction par l’ANP des mines antipersonnel posées à l’époque coloniale le long des frontières est et ouest du pays sécurise les habitants de ces régions, longtemps victimes de cet héritage du colonialisme, et prive le GSPC d’une source d’approvisionnement en TNT.
L’organisation d’Abdelmalek Droukdel, alias Abou Mossaab Abdelouadoud, a des années durant puisé dans ces mines personnel, via des réseaux de trafic et de soutien.
Même s’ils ne disposent plus de capacités pour perpétrer des attentats aux véhicules piégés, les terroristes du GSPC continuent à commettre, de temps à autre, des attentats à l’explosif, avec des engins dissimulés aux abords des routes, ciblant les convois des forces de l’ANP et de sécurité.
Des engins explosifs enclenchés à distance. Les terroristes ne prenant, de cette manière, aucun risque. C’est en partie dans ces mines antipersonnel datant de l’époque coloniale que le GSPC a puisé des quantités d’explosif, en plus des quantités achetées auprès de contrebandiers écumant le Sahel.
C’est ce que révèlent de précédentes enquêtes menées par les services de sécurité.
Au cours de l’année écoulée, le groupement de la wilaya de Tlemcen de la Gendarmerie nationale a découvert et saisi près de 150 mines antipersonnel, selon ce corps de sécurité.
La grande partie de ces engins a été saisie à Sebdou, ajoute la même source, alors qu’environ le tiers de ces engins a été saisi en une seule opération. Au cours de la même année, une mine antipersonnel provenant du Maroc a été interceptée et saisie par les gendarmes.
Une casemate du GSPC, dans la wilaya de Boumerdès, avait été découverte par les forces de sécurité qui y ont trouvé une quantité de ces engins explosifs.
Par ailleurs, une partie de ces engins, saisis par le groupement de la wilaya de Tlemcen de la Gendarmerie nationale allait être transportée jusqu’à Ghazaouet pour être utilisée dans la pêche, ce qui est illégal, explique-t-on au groupement.
Au départ, ce trafic a consisté à alimenter certains pêcheurs qui font dans la pêche à l’explosif.
Les réseaux de trafic et de soutien au GSPC, ayant pris conscience de ce fait, ont exploité ces mines pour alimenter cette organisation terroriste en matières explosives. Des réseaux achètent ces engins explosifs auprès de certains pêcheurs qui, eux-mêmes, les ont achetés auprès d’autres personnes. D’autres réseaux se passent d’intermédiaires en achetant ces engins auprès de réseaux de trafiquants.
Il est à rappeler que l’armée française avait enfoui, durant la colonisation de l’Algérie, 3 à 4 millions de mines antipersonnel le long des lignes Challe et Morice. La ligne Challe se trouve le long des frontières ouest sur une superficie de 750 kilomètres, et Morice, le long des frontières est, sur une superficie de 450 kilomètres.
Les glissements de terrain après des pluies laissent apparaître ces engins qui sont déterrés par des réseaux qui utilisent des jeunes désœuvrés payés pour chaque mine antipersonnel remise.
Les plans remis récemment par la France à l’Algérie pour localiser ces mines dans le but de leur destruction n’ont pas favorisé cette opération de déminage puisqu’ils se sont avérés inefficaces. L’Armée nationale populaire (ANP) a multiplié ses efforts pour la destruction de l’ensemble de ces mines, dont quelques-unes ont explosé, tuant et blessant plusieurs personnes.
Quelque 5 045 mines ont été découvertes et détruites par la 3e Région militaire de l’ANP durant le mois d’octobredernier, dans le cadre de l’opération de déminage.
Au 31 octobre 2009, les unités de l’ANP engagées dans cette opération de déminage ont découvert et détruit 420 874, soit 353 666 mines antipersonnel, 65 015 mines antigroupes et 193 mines éclairantes.
M. Abi