Le groupe français n’affiche pas l’intérêt d’investir en Algérie,Le jeu trouble de Renault

Le groupe français n’affiche pas l’intérêt d’investir en Algérie,Le jeu trouble de Renault

Le groupe français Renault semble traîner le pas dans sa volonté d’implanter son usine qui a fait beaucoup de bruit pour peu de résultats concrets. En tout cas, le P-DG du groupe français donne l’impression que c’est l’Algérie qui lui «court» derrière pour donner corps à ce projet.

Carlos Ghosn, numéro un du constructeur français, n’a pas montré l’intérêt d’investir ou d’implanter une usine automobile en Algérie. «Nous sommes numéro un des ventes en Algérie. Nous ne pouvons pas ignorer le souhait du gouvernement algérien de se doter d’une usine qui alimenterait le marché local et éventuellement des marchés hors d’Europe. On n’a pas le choix, on le fera. S’il y a une usine en Algérie, nous ferons tout pour qu’elle soit Renault», a déclaré le P-DG dans un entretien accordé au quotidien français Le Figaro. Par ailleurs, le responsable français a annoncé, en marge du lancement d’une nouvelle gamme de voitures Renault, «l’ouverture prochaine» d’une usine de la marque au losange en Algérie. «Nous négocions et j’espère que bientôt nous allons pouvoir finalement concrétiser. Nous communiquons sur décision. Pour l’instant, on n’en n’est pas là, mais ça progresse bien», dit-il. Il a même annoncé, à ce propos, une visite en Algérie pour «pouvoir concrétiser lui-même» ce projet. «J’espère que bientôt nous pourrons aboutir et que j’aurais la charge moi-même de visiter l’Algérie pour pouvoir concrétiser ce projet», déclare-t-il. Ces déclarations du P-DG de Renault interviennent alors que les négociations avec le gouvernement algérien se poursuivent, sans réelles perspectives d’aboutissement. Dernière embûche en date, le désir de Renault de bénéficier de l’exclusivité sur le marché algérien de l’automobile pendant cinq ans. Une exigence élevée au rang de condition sine qua non pour l’implantation de l’usine en Algérie. Autrement dit, dès l’entrée en production de l’usine, aucun autre constructeur étranger ne pourrait s’implanter en Algérie avant cette période d’exclusivité. Ecarter son rival Volkswagen du marché algérien alors que ce dernier désire s’y installer. Le constructeur français cherche à se tailler la part du lion dans le marché algérien sans avoir à mener une lutte compétitive contre l’allemand. De fait, c’est un coup de frein sec donné à ce projet qui traîne depuis trois ans, alors qu’il était question que le fameux pacte d’actionnaires entre l’Algérie et Renault soit signé à la mi-septembre. Or, le mois touche à sa fin et le pacte est loin d’être signé pas plus qu’il n’y a eu une quelconque volonté déclarée d’aller de l’avant. L’annonce en grande pompe de l’ex-ministre de l’Industrie Benmeradi de la signature de documents n’est finalement qu’un simple effet d’annonce. Pour rappel, un accord-cadre pour la réalisation d’une usine Renault en Algérie a été signé le 25 mai dernier après 15 mois de négociations continues et une joint-venture entre le constructeur français et le partenaire algérien devait être mise sur pied, septembre courant. Le démarrage effectif de la fabrication des véhicules de la marque Renault devrait intervenir dans les 14 mois qui suivent la création de la joint-venture et non pas dans les 18 mois comme initialement prévu. L’accord table sur la production de 75 000 voitures par an, avant d’atteindre progressivement 150 000 unités, dont une partie sera destinée à l’exportation. L’usine produira des véhicules avec un taux d’intégration de la production nationale de 20% à 25% dans une première étape et qui pourrait passer à 60% avec l’intégration des segments pneumatique et vitrage. L’usine Renault devrait être installée à Oran, alors que le premier site proposé par l’Algérie était celui de Bellara, dans la wilaya de Jijel. Plus de 400 000 véhicules de différentes marques sont importés annuellement en Algérie pour un montant de 4 milliards de dollars/an.

Mehdi Ait Mouloud

LG Algérie