Quelques jours seulement après avoir annoncé son retrait d’Algérie, le géant de l’immobilier de Dubai, Emaar, dresse un bilan négatif de ses activités à l’international.
Cette compagnie, détenue principalement par le gouvernement de Dubai, a, en effet, enregistré des pertes sèches de pas moins de 350 millions de dollars au deuxième trimestre 2009 après avoir comptabilisé le résultat de son unité JL Homes aux Etats-Unis.
Frappée de plein fouet par la crise financière mondiale, celle-ci a été obligée de revoir à la baisse ses ambitions et de ne pas investir simultanément dans plusieurs pays tels que l’Algérie.
Les chiffres parlent d’eux-mêmes. Alors que, durant la même période de référence de l’exercice écoulé, Emaar, qui construit notamment la plus haute tour du monde, Burj Dubai, avait fait des bénéfices de 572 millions de dollars, le premier trimestre de l’année en cours est des plus catastrophiques en termes de rentabilité : 350 millions de dollars de pertes, selon un communiqué de cette compagnie rendue public hier.
Et cela est principalement causé par son unité américaine JL Homes, qui a perdu, à elle seule, environ 470 millions de dollars.
«Le groupe, explique un communiqué, a dû inscrire à son bilan trimestriel 250 millions de dollars pour des biens invendus par JL Homes aux Etats-Unis, en raison de la récession économique. A cela s’ajoutent 483 millions de dollars d’écarts d’acquisition de ses investissements dans JL Homes», explique plus loin le communiqué.
La même source a ajouté que, pour le compte de l’exercice écoulé, les bénéfices nets avaient atteint 831,7 millions de dollars contre 1,79 milliard de dollars en 2007.
Pis, au début de l’année en cours, le géant de l’immobilier avait également indiqué qu’il avait bloqué plusieurs projets en raison de la faiblesse du marché à Dubai, victime de «l’état actuel du climat financier mondial».
De ce fait, ce bilan chiffré met désormais à nu les vraies raisons ayant poussé ce promoteur à geler ses nombreux projets dans différents pays, dont l’Algérie.
Donc, il n’est nullement question uniquement des dernières mesures d’Ouyahia relatives à l’investissement, tel qu’annoncé par certains milieux.
Ces derniers, drapés dans l’habit de spécialistes avérés, en ont imputé l’entière responsabilité au gouvernement Ouyahia.
Pour un montant de l’ordre de 28 milliards de dollars, ce groupe avait l’intention, pour rappel, de réaliser plusieurs projets, à savoir le Bordj El Djazaïr (réaménagement de la baie d’Alger) qui prévoit le réaménagement et l’agrandissement de la gare centrale pour accueillir 80.000 voyageurs par jour, la construction d’un hôtel, d’un centre commercial et de trois tours de bureaux ainsi que la construction de marinas, d’hôtels de luxe.
Des bureaux et des appartements de haut standing sur le front de mer, face à la baie d’Alger, y ont été prévus.