«En Afrique, un ancien qui meurt, c’est une bibliothèque qui brûle.»
Comme chaque manifestation sportive internationale, les télévisions s’habillent selon l’événement et consacrent leurs soirées à des thématiques bien choisies. Dans le palmarès des émissions spéciales sur la Coupe d’Afrique, Al Jazeera Sport décroche la palme de la meilleure couverture.
Ayant des reporters dans toutes les villes où sont installées les équipes participantes à la CAN, Al Jazeera Sport applique la même méthode que la maison mère. Donner le maximum d’ informations sur les équipes en compétition. Sur le plateau, la chaîne met autant de rigueur dans l’analyse.
Donnant sa priorité pour les pays arabes participants, la chaîne qatarie a fait appel à des spécialistes venus d’Egypte, de Tunisie et d’Algérie pour analyser les matchs. C’est Bira, qui représente l’Algérie sur Al Jazeera Sport. Un spécialiste du football qui a longtemps fréquenté les plateaux de Télévision nationale.
C’est d’ailleurs grâce à ses prestations sur le plateau «Fi el marma», qu’il a réussi à décrocher une place à Al Jazeera Sport, aidé dans cela par un cadre algérien de la chaîne qatarie. En plus d’Al Jazeera Sport, le groupe saoudien MBC avec ses deux émissions sur Al Arabya et MBC1, offre aux spectateurs algériens de bons moments. L’émission de Liliane avec Madjer et un analyste égyptien ou l’émission «Sada El Malaïb», avec Ahmed Agha, nous ont gratifiés de bons moments sur la CAN, mais aussi sur les à-côtés de la compétition.
Pour leur part, les Tunisiens ont fait beaucoup d’efforts avec les émissions des télévisions, notamment celle de Hannibal TV qui, malgré les blocages de la chaîne publique tunisienne, ont réussi à traiter des sujets intéressants. Contrairement à Nass Can de Nessma TV, qui ne s’est pas donné la peine d’envoyer une équipe en Angola et s’est contentée de l’aide technique du journaliste du quotidien algérien Maracana envoyé sur place, Nessma a tout misé sur son plateau à Tunis, avec des analystes algérien, marocain, tunisien et même libyen.
En ajoutant le divertissement dans cette émission, les frères Karoui semblent avoir fait le mauvais choix puisqu’on voit mal un plateau tunisien faire rire ou faire chanter une assistance, alors que son équipe est éliminée de la Coupe d’Afrique. Réussissant seulement un nul, l’équipe tunisienne a fait exploser le plateau de Hannibal TV, faisant revivre la polémique entre partisans et adversaires du style benzerti.
La polémique n’est pas le choix, ni la priorité de l’Entv qui a choisi de ne pas critiquer les choix de Saâdane, ni d’évoquer les polémiques sur les primes et les départs du camp des Verts. Jamais l’Entv n’a été aussi «molle» dans le traitement de l’information sportive. Et pourtant, Hafid Derradji, l’ex-chef des sports sur l’Entv, abordait les problèmes de l’EN. On se souvient encore de l’annonce de la démission de Madjer en direct sur le plateau de «Malaib El Aâlem».
Aujourd’hui, l’Entv dispose de l’émission sportive la moins intéressante du monde arabe. Pas d’invités étrangers, pas de polémiques, pas de critiques, les invités les plus critiques comme Saâdi, Khalef ou Gendouz, Kamel Lemoui ne sont pas sollicités pour parler de l’EN, surtout quand ça va mal.
Des joueurs algériens installés en France à l’exemple de Benarbia, Belmadi ou Kourichi sont invités par Al Jazeera, mais jamais par l’Entv. C’est toujours les mêmes analystes qui parlent dans l’espoir de décrocher une place dans Al Jazeera Sport. Enfin, à noter les sujets très basiques et sans relief, ni artistiques de l’équipe de Aït Athmane, avec son langage loin de toute intonation algérienne, et Wassila Batiche qui continuent de meubler l’Unique au grand désespoir des Algériens.
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Amira SOLTANE