Alors que la succession de Laurent Blanc à la tête de l’équipe de France reste ouverte, la candidature d’un certain Zinédine Zidane semble prendre de la consistance. A moins qu’il ne s’agisse que d’un habile plan de communication mené par le président de la FFF…
Qui sera le successeur de Laurent Blanc à la tête de l’équipe de France ? Didier Deschamps, comme cela semble toujours être la priorité du président de la Fédération française de football (FFF), Noël Le Graët ? Paul Le Guen, le chouchou du même président et officieux plan B ? Francis Smerecki, dans l’optique d’une promotion d’un membre de la Direction technique nationale (DTN) chère à certains caciques de l’instance dirigeante ? Les trois hommes font toujours figure de trio émergent pour hériter d’une patate chaude visiblement aussi prestigieuse qu’encombrante. Mais un quatrième homme pourrait venir se mêler à la lutte, et pas n’importe lequel puisqu’il s’agirait d’un certain Zinédine Zidane…
Ainsi, mercredi, le quotidien L’Equipe a annoncé dans ses colonnes que l’ancien numéro 10 et le président de la FFF auraient déjà évoqué la question de manière formelle. A tel point qu’aux yeux de Le Graët, Zidane figurerait «au même niveau de priorité» que Didier Deschamps selon une source bien informée boulevard de Grenelle. Alors, l’actuel directeur sportif du Real Madrid peut-il devenir le prochain sélectionneur de l’équipe de France ? Si l’on s’en tient au strict plan affectif, la réponse est évidemment affirmative. Au micro de Canal + dimanche dernier, Zidane n’avait pas caché son désir d’occuper un jour la fonction : «Il y a dix ans, je ne voulais pas être entraîneur. Aujourd’hui, j’ai envie de me diriger vers ça. Donc on verra. Peut-être que dans dix ans, je serai sélectionneur de l’équipe de France. On ne sait pas.» Et le désir est partagé par le président de la FFF : «Je trouve attachant que Zidane exprime son envie d’être proche de l’équipe de France. Je trouve ça assez réjouissant. Il travaille au Real Madrid avec José Mourinho, ce n’est pas une mauvaise école. J’apprécie que Zidane s’intéresse à l’équipe de France en tout cas.»
Zidane comme Platini avant lui ?
Il n’échappera cependant à personne que, l’un comme l’autre, ils n’évoquent cette hypothèse qu’à moyen terme. En effet, le désir est un facteur important, mais la compétence en est un autre bien plus important encore. Or, Zidane n’a jamais dirigé la moindre équipe et ne possède donc aucune expérience du poste. Une tare rédhibitoire ? Possible. Mais pas nécessairement puisqu’il existe au moins un précédent fameux en équipe de France. Celui de Michel Platini, nommé le 1er novembre 1988 à la tête des Bleus à la suite d’Henri Michel à peine plus d’un an après sa retraite en tant que joueur. Le Graët envisage-t-il donc sérieusement un possible bis repetita ? Difficile à dire car le nom de Zidane peut tout aussi bien être agité pour mettre la pression sur Didier Deschamps, dont la réponse définitive est attendue d’ici le week-end prochain.
Tout comme il peut s’agir aussi d’un habile plan de communication de la part d’un président en quête d’une future réélection en décembre prochain. «La vérité est que je ne pense pas une seconde à cette prochaine élection. Je vous demande de me regarder dans les yeux et de me croire» affirmait-il cependant mardi lors de sa conférence de presse. Pourtant, sa décision de faire passer quatre joueurs (Nasri, M’vila, Ménez et Ben Arfa) devant la commission de discipline de la FFF le 27 juillet prochain ressemble fort à une mesure populaire, pour ne pas dire populiste. Et avancer le nom de Zidane comme possible futur sélectionneur ne dépareille pas dans le tableau. Mais peut-être voyons-nous désormais le diable partout…