Le gouverneur de la banque d’Algérie répond aux députés: “L’augmentation de l’allocation touristique n’est pas d’actualité”

Le gouverneur de la banque d’Algérie répond aux députés: “L’augmentation de l’allocation touristique n’est pas d’actualité”
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“L’ouverture de bureaux de change ne règlera pas le problème du marché parallèle des devises”, a-t-il affirmé.

L’augmentation de l’allocation touristique n’est pas d’actualité au regard de la situation financière du pays, a affirmé, une nouvelle fois, le gouverneur de la Banque d’Algérie, Mohamed Loukal, en répondant, dimanche, aux questions des députés, lors de la présentation du rapport sur les évolutions économiques et monétaires en 2015 et les éléments de tendances des 9 premiers mois de l’année 2016.

Certains députés ont jugé dérisoire l’allocation voyage accordé aux Algériens, l’équivalent de 130 euros alors qu’elle est de  2 600 euros en Tunisie et de 3 000 euros au Maroc. Pour le gouverneur de la Banque d’Algérie, il n’y a pas de comparaison à faire.

L’allocation voyage dans ces pays est alignée sur les revenus du secteur touristique. “Quand nous aurons un secteur touristique fort, nous augmenterons cette allocation”, a-t-il indiqué. M. Loukal a, également,  estimé que “l’ouverture de bureaux de change ne règlera pas le problème du marché parallèle”. Selon lui, le phénomène du marché parallèle des changes est dû à l’existence d’une économie parallèle et à l’évasion fiscale qu’il importe de prendre en charge en permanence.

LG Algérie

Le gouverneur de la Banque d’Algérie a laissé entendre que toutes les mesures ont été prises pour encourager la création de bureaux de change, relevant le manque de rentabilité de l’activité. Concernant les opérations de contrôle des opérations extérieures, M. Loukal a évoqué la mise en place par la Banque d’Algérie de mesures pour lutter contre le transfert illicite de devises. Il a révélé qu’en 2015, les inspecteurs de la Banque centrale avaient dressé 108 procès-verbaux d’infraction à la législation à l’encontre des opérateurs du commerce extérieur dans le cadre du traitement des déclarations transmises par les banques et les intermédiaires agréés, précisant que les procès-verbaux avaient été présentés à la justice.

Un député de l’Alliance verte avait indiqué que des opérateurs du commerce extérieur avaient transféré illégalement des devises. Dans son rapport annuel 2015, la Banque d’Algérie a évoqué 9 missions de contrôle d’opérations domiciliées dans 6 banques privées et une dans une banque publique réalisées et 5 autres lancées en 2015.  Ces missions ont donné lieu à l’établissement de 16 procès-verbaux pour infraction à la législation de change et à la réglementation des changes et des mouvements des capitaux de et vers l’étranger, dont 15 à l’encontre des banques et un procès-verbal à l’encontre d’un opérateur. Ramdane Taazibt, député du Parti des travailleurs, nous a indiqué que les “effarants et inquiétants” contenus dans le rapport de la Banque d’Algérie révèlent “la fragilité de note économie et surtout l’absence de vision prospective des pouvoirs publics”.