Pour la mise en œuvre de cette instruction, «un audit et un contrôle précis sur ces actes de gestion en matière de dépenses afin de moraliser l’action publique «seront menés régulièrement. La responsabilité des organismes chargés du contrôle de la dépense publique a été soulignée par la note du Premier ministre. Ainsi, des «sanctions administratives seraient prises à l’encontre de tout responsable défaillant». Les missions à l’étranger sont également concernées par cette instruction. Sellal a demandé, dans le cadre de la «stricte» mise en œuvre de ces dispositions, de gérer de manière «rigoureuse et efficiente» les missions à l’étranger en limitant notamment leur nombre et durée.
Inquiétude
L’instruction du Premier ministre illustre de l’inquiétude du gouvernement quant à la chute drastique des recettes tirées essentiellement des exportations pétrolières. Depuis juin 2014, le prix du baril a reculé de 50%. Les réserves de change ont également fondu. Elles ont baissé à 159,027 milliards de dollars à fin juin 2015 contre 193,269 milliards de dollars en juin 2014. Cette forte contraction des réserves de change et les prévisions peu optimistes quant à la reprise des cours pétroliers font craindre un retour à l’endettement extérieur.

Jusque-là, le gouvernement n’a pas évoqué l’austérité budgétaire, mais plaidait plutôt pour une «rigueur» et une «rationalité» des dépenses. Des projets jugés non prioritaires ont été gelés et des dispositions contraignantes ont été prises, notamment dans le cadre de la loi de finances complémentaire 2015, pour réguler les importations et stimuler l’investissement privé.
Pour assurer un équilibre budgétaire et atténuer le déficit, le gouvernement projette d’élargir l’assiette fiscale et augmenter les taxes appliquées aux carburants (essence et gasoil). A l’exception de l’éducation, de la défense et de la santé publique, la majorité des départements ministériels ont vu leur budget revu à la baisse. La prochaine loi de finances 2016 risque de bousculer le citoyen algérien.
F. B.