Le gouvernement serre la vis

Le gouvernement serre la vis
le-gouvernement-serre-la-vis.jpg

Le gouvernement adopte désormais l’austérité budgétaire. Une instruction signée par le Premier ministre exige des administrations et organismes publics une réduction des dépenses.

L’instruction en question, rendue publique par l’APS, a été signée par Abdelmalek Sellal le 10 septembre. Le Premier ministre a invité dans cette missive tous «les membres du gouvernement de veiller à une gestion plus rigoureuse des ressources financières allouées aux administrations, organismes et établissements publics».«Dans le cadre de la rationalisation des dépenses publiques (…), je vous instruis de veiller personnellement à l’effet d’attirer l’attention des gestionnaires des administrations, organismes et établissements publics sous votre tutelle à faire preuve de plus de rigueur dans la gestion des ressources financières qui leur sont allouées», a exigé Sellal dans son instruction.«Ces ressources doivent être orientées exclusivement aux dépenses incompressibles afin d’assurer les missions dont elles sont investies et ne doivent en aucun cas être affectées à des dépenses superflues», ajoute-t-il. Cependant, les administrations et organismes publics sont tenus de diminuer de «4% leurs dépenses de fonctionnement et de 20% les prestations téléphoniques et achat de fournitures alors que les cadeaux de fin d’année sont à prohiber». Pour le Premier ministre, ces réductions étaient «une nécessité fondamentale».


Pour la mise en œuvre de cette instruction, «un audit et un contrôle précis sur ces actes de gestion en matière de dépenses afin de moraliser l’action publique «seront menés régulièrement. La responsabilité des organismes chargés du contrôle de la dépense publique a été soulignée par la note du Premier ministre. Ainsi, des «sanctions administratives seraient prises à l’encontre de tout responsable défaillant». Les missions à l’étranger sont également concernées par cette instruction. Sellal a demandé, dans le cadre de la «stricte» mise en œuvre de ces dispositions, de gérer de manière «rigoureuse et efficiente» les missions à l’étranger en limitant notamment leur nombre et durée.

Inquiétude

L’instruction du Premier ministre illustre de l’inquiétude du gouvernement quant à la chute drastique des recettes tirées essentiellement des exportations pétrolières. Depuis juin 2014, le prix du baril a reculé de 50%. Les réserves de change ont également fondu. Elles ont baissé à 159,027 milliards de dollars à fin juin 2015 contre 193,269 milliards de dollars en juin 2014. Cette forte contraction des réserves de change et les prévisions peu optimistes quant à la reprise des cours pétroliers font craindre un retour à l’endettement extérieur.

LG Algérie

Jusque-là, le gouvernement n’a pas évoqué l’austérité budgétaire, mais plaidait plutôt pour une «rigueur» et une «rationalité» des dépenses. Des projets jugés non prioritaires ont été gelés et des dispositions contraignantes ont été prises, notamment dans le cadre de la loi de finances complémentaire 2015, pour réguler les importations et stimuler l’investissement privé.

Pour assurer un équilibre budgétaire et atténuer le déficit, le gouvernement projette d’élargir l’assiette fiscale et augmenter les taxes appliquées aux carburants (essence et gasoil). A l’exception de l’éducation, de la défense et de la santé publique, la majorité des départements ministériels ont vu leur budget revu à la baisse. La prochaine loi de finances 2016 risque de bousculer le citoyen algérien.

F. B.