Le gouvernement sera t-il-un bon élève ?

On savait que la rencontre du 20 septembre dernier entre le gouvernement et le Conseil national économique et social allait aboutir à l’élaboration d’un document de travail, ou d’une synthèse englobant des recommandations faites par consensus par une brochette d’experts économistes. On savait que le gouvernement cherchait à obtenir un meilleur diagnostic et d’efficaces remèdes à la crise financière qui se profile à l’horizon.

Comme il voulait la mise en place d’une stratégie globale avec une vision cohérente et une démarche homogène en vue de transformer l’économie nationale sans heurts et avec moins de coûts sociaux, tout en préservant les grands équilibres. Bien que le gouvernement n’ait pas encore pris de décisions majeures, sur la base des recommandations des experts du CNES, sauf peut-être quelques « mesures préventives « inscrites dans le projet loi de finances 2016, examiné actuellement au niveau de l’APN, certains observateurs et autres économistes s’interrogeaient encore sur la nouvelle politique économique que le gouvernement veut lancer rapidement, en dépit également des conseils du président Bouteflika et de ses messages d’accalmie. Or, certains milieux médiatiques ont pu révéler le contenu de ces recommandations, dont le site électronique TSA.



C’est ainsi qu’on apprend que le document du CNES comprend 50 propositions d’ordre fiscal, réglementaire et administratif, susceptibles de favoriser l’émergence de l’économie nationale dans un contexte de fort recul des recettes, plus de 50 %.

Parmi ces mesures, on citera la rationalisation des dépenses publiques avec un ciblage des subventions, d’autant que ces subventions ont atteint près de 30 % du PIB.

LG Algérie

Il est question de supprimer le système actuel et de le remplacer par un système d’allocations directes aux ménages pauvres en s’appuyant sur le numéro d’identification national.

De plus, on prévoit une augmentation graduelle des prix des carburants, en plus de coupes drastiques dans les dépenses de fonctionnement. Cette dernière mesure devrait se baser sur un plan étalé sur plusieurs années afin de « répartir l’effort « et d’éviter « de gripper le moteur de la croissance « . Dans la même optique, il est proposé la baisse de hauts fonctionnaires et de cadres supérieurs de l’Etat.

Dans un autre registre, le CNES propose des mesures fiscales et parafiscales ciblées, notamment en actionnant la révision de l’IBS, l’impôt sur le bénéfice des sociétés, en augmentant surtout le taux des activités d’importation et la revente en l’état. Ces mesures s’accompagnent pour d’autres secteurs de bonifications pour encourager l’investissement.

C’est dans ce cadre que le document préconise des augmentations substantielles de la vignette automobile. Sur le volet administratif, le CNES appelle à réduire les phénomènes bureaucratiques et à améliorer la gestion, en mettant en exergue la décentralisation, l’autonomie de gestion pour les structures locales, les simplifications des procédures et le climat des affaires.

Dans le même ordre d’idées, les experts du CNES recommandent d’impliquer les institutions internationales, comme le FMI, dans le cadre des partenariats public-privé, pour le financement de projets d’équipement afin de réduire le gaspillage et la corruption.

Les experts proposent aussi de segmenter le financement du déficit budgétaire en deux parties : le budget d’équipement passerait par le marché financier, à travers l’émission d’obligations, tandis que le déficit du budget de fonctionnement serait financé par un emprunt interne de « solidarité nationale », avance le CNES.

Concernant l’investissement, sa promotion devrait débuter par la révision de la règle 51/49 en la limitant aux secteurs stratégiques, et la levée des contraintes législatives.

D’ailleurs, le développement du partenariat public-privé est une priorité du CNES dans cette optique. Enfin, il est recommandé au gouvernement de réfléchir sur la perspective de rendre le pays, grâce à sa position géographique, une plate-forme logistique mondiale en direction des régions africaines, c’est-à-dire une destination de délocalisation des activités industrielles ou de production.

Il est même proposé la mise en place d’un plan progressif qui permettra de faire de l’Algérie un « champion mondial « des énergies renouvelables, au vu du potentiel existant dans le pays. Il s’agira, entre autres, de développer le solaire et la géothermie.