Le Premier ministre veut faire tomber les peaux mortes et injecter du sang neuf dans son staff gouvernemental.
Après sept mois de galop, certains membres du staff gouvernemental marquent le pas et montrent des signes d’essoufflement. Peut-être que la cadence est-elle trop forte pour leur rythme? Dans l’entourage gouvernemental on est catégorique: l’attelage de M.Sellal a besoin d’un coup d’aiguillon. C’est ce qui se produirai, à coup sûr, dans les prochaines semaines.
Un remaniement ministériel pourrait, en effet, intervenir pour donner un nouveau souffle, apporter du sang neuf au staff de Abdelmalek Sellal. On croit savoir que ce dernier veut secouer le cocotier et faire tomber les peaux mortes. La situation sociale urge, les défis sont immenses et il n’y a plus de place pour ceux qui manquent d’endurance. Ce léger lifting ministériel attendu concernerait plusieurs départements ministériels ainsi que un ou deux ministères de souveraineté.
L’une des raisons principales justifiant ce remaniement résiderait dans le fait que des dysfonctionnements ont été relevés dans les départements ministériels et dont les titulaires ont échappé à la première fournée des ministres ayant quitté le gouvernement. Ces dysfonctionnements sont, pour la plupart, sociaux et s’expriment par le malaise ressenti dans les différents secteurs. En témoignent les grèves à répétition qui paralysent plusieurs secteurs depuis plusieurs semaines. La situation sociale, aussi bien en matière demplois, de loisirs qu’en logements requiert toute la vigilance des autorités. L’on a constaté que certains ministres n’avaient pas réellement anticipé sur les événements.
Il s’agit essentiellement de la dégradation de la situation qui sévit dans certaines régions du pays comme le Sud. Des jeunes de Ouargla, de Laghouat, d’Illizi, de Tamanrasset, d’El Oued et de Ghardaïa sont sortis dans la rue pour crier, revendiquer du travail et une vie digne. Souvent, c’est la matraque des policiers qui leur a été servie en guise de réponse à leurs revendications. Cette dégradation fait qu’il y a urgence à parer au plus pressé. Pour le gouvernement, la paix sociale tient de la stabilité. Selon ce credo, il y aura donc de nouvelles nominations dont le seul objectif est de gérer les points chauds. Des ministres qui étaient aux manettes vont suivre leurs collègues.
De nouvelles têtes ayant la maîtrise des dossiers seraient de ce fait appelées à former une nouvelle équipe gouvernementale et oeuvrer pour les besoins et le bien-être des citoyens. Le dernier remaniement ministériel remonte au mois de septembre dernier quand M.Sellal a été nommé au poste de Premier ministre. Il convient de rappeler que l’annonce du gouvernement version Sellal a été faite après quatre longs mois d’attente. A l’époque, la surprise était venue des ministres sortants beaucoup plus que de ceux de novembre, nommés ou reconduits. Il s’agissait de Abdelaziz Belkhadem, l’ex-secrétaire général du FLN, Boubekeur Benbouzid, ministre de l’Education nationale pendant près de 20 ans, Djamel Ould Abbès qui occupait le ministère de la Santé et Yazid Zerhouni, le vice-Premier ministre.
Tous font partie du premier cercle du président de la République. Du reste, l’essentiel de l’ossature gouvernementale avait été maintenue. Les ministères de souveraineté n’ont pas changé de titulaires. Mourad Medelci a été gardé au département des affaires étrangères, Daho Ould Kablia est toujours au ministère de l’Intérieur et des Collectivités locales, le département de l’énergie et des mines, est toujours dirigé par Youcef Yousfi et Karim Djoudi garde le ministère des Finances tout comme Abdelmalek Guenaïzia, le ministre délégué auprès du ministre de la Défense nationale. Seul le ministère de la Justice a connu un… revenant en la personne de Mohamed Charfi.