Le gouvernement sellal face à des défis majeurs Quel plan et quelle stratégie adopter ?

Le gouvernement sellal face à des défis majeurs Quel plan et quelle stratégie adopter ?

Le nouveau Premier ministre Abdelmalek Sellal a été élu et la composante de son équipe rendue publique, ce qui a mis fin à une longue attente qui aura duré quatre mois, depuis les législatives du 10 mai dernier. La rentrée sociale et parlementaire entamées, place aujourd’hui à la foultitude de questions que se posent les observateurs de la scène politique nationale.

Quelle démarche adoptera le nouveau gouvernement face à des dossiers aussi lancinants que celui de l’économie ou de la révision de la Constitution ? Quel plan d’action envisage-t-il de mettre en oeuvre pour éviter les erreurs du passé ? De plus, les élections locales arrivent à grand pas.

Autant dire que le Premier ministre et son staff devront faire face à plusieurs défis. M. Sellal est appelé à livrer bataille sur plusieurs fronts : économique, social et politique, et marquer des points.

Aussitôt nommé, il a annoncé d’ailleurs la couleur. Après avoir esquissé les grandes lignes de l’action de son gouvernement, il a affirmé que son équipe s’attèlera à poursuivre les réformes engagées par le président Bouteflika et à parachever les projets du quinquennat.

LG Algérie

L’agenda chargé de la nouvelle équipe gouvernementale et la conjoncture particulière dans laquelle elle préside aux destinées du pays font que des questions demeurent pertinentes et soulèvent moult interrogations parmi les acteurs et observateurs de la scène politique nationale : comment compte-t-il composer avec une Assemblée populaire nationale (APN) dont la composante s’est diversifiée, à la lumière des précédentes législatives notamment avec la constitution d’un probable front d’opposition ferme que formeront les nouvelles formations siégeant (FFS, PT, entre autres).

Comment s’y prendra-t-il pour parer au manque de cadre d’action que constituait l’Alliance gouvernementale (FLN, RND, MSP), véritable assise et rampe de lancement sur laquelle s’appuyait le président Bouteflika pour mener à bien sa mission.

Non seulement, l’alliance gouvernementale, que d’aucuns qualifient d’»entité factice», s’est effritée, mais en plus les leaders des partis qui la composent se décochent des fléchettes en raison de leurs divergences, dès qu’une échéance politique importante approche. Pis, ses partis, (de l’Alliance gouvernementale, FLN, RND, MSP, ndrl) sont minés par des mouvements de fronde et de dissidence sans précédent, à l’image de tous les partis.

En outre, ces derniers jours, le nouveau gouvernement multiplie les réunions en vue d’affûter son plan d’action avant de le présenter prochainement au Parlement. La nouvelle feuille de route du gouvernement Sellal est fortement attendue par les partis, notamment ceux de l’opposition, qui ne manqueront pas de demander le bilan de l’équipe du précédent gouvernement et de revenir sur les conditions et la manière dont la nouvelle cette équipe a été nommée.

Cela d’une part. D’autre part, les partis attendent de prendre connaissance sur la manière avec laquelle l’équipe Sellal compte se positionner par rapport aux nombreuses questions brûlantes de l’actualité nationale et les dossiers lourds de l’heure, à savoir la révision de la Constitution et l’élection présidentielle 2014.

La présentation de son plan d’action et de ses modalités d’exécution sera le premier véritable test qui permettra de jauger l’équipe du Premier ministre lequel, dit-on, est sans couleur politique et, en plus d’être proche du président Bouteflika, est une personnalité consensuelle au sein de la classe politique et de l’opinion nationales.

Ce plan d’action marquera, également, la reprise effective des travaux du nouveau Parlement, les députés étant en congé prolongé depuis leur élection le 10 mai dernier. Il (le plan, ndlr) permettra notamment de connaître les grandes lignes du programme économique, la manière dont les préparatifs de l’élection présidentielle 2014 seront menés.

Même si sur les grandes questions, il ne faut pas s’attendre à des changements notables, les départements sensibles ayant vu des membres du gouvernement précédent reconduits dans leurs fonctions et d’autres n’ayant connu qu’un «lifting léger». Le nouveau chef du gouvernement ayant donné le ton, au lendemain de sa nomination, il reste à s’interroger sur sa méthode d’exécution sur le terrain, sachant que sa durée de vie est relativement courte.

C’est dire combien la marge de manoeuvre de l’actuel Exécutif est «très réduite», du fait du manque de temps. D’ailleurs, les ministres partants l’ont clairement dit lors des passations de consignes à leurs successeurs. «Deux années sont insuffisantes pour mener à bien des projets aussi importants et qui nous tiennent à coeur», ontils mentionné, tout en laissant le soin aux successeurs de les finaliser.

Le gouvernement Sellal siégera à peine deux ans donc, avant de se voir signifier sa fin de mission, à la lumière à la prochaine présidentielle. En outre, Abdelmalek Sellal s’affairait à multiplier les réunions avec ses hommes, avanthier, lundi, pour reprendre en main deux dossiers importants : la loi de finances 2013 et le projet de loi sur les hydrocarbures.

Deux dossiers avec lesquels il compte enclencher son plan. En somme, le gouvernement Sellal est appelé à faire face à deux défis majeurs : la particularité de la conjoncture et la contrainte du temps qui est en sa défaveur.