2.- Le problème central qui se pose est le suivant : le gouvernement SELLAL dépassera t –on le statut quo actuel suicidaire et changera-t-on de politique économique entre temps, pour l’émergence d’une économie hors hydrocarbures et ce pour le bien être de l’Algérie et des générations futures ? En 2012, au moment où les pouvoirs publics s’enorgueillissent des 190 milliards de dollars de réserves de change au 01 septembre 2012, dont 83% placées à l’étranger à un taux d’intérêt fixe de 3%, rendement presque nul corrigé par l’inflation mondiale, la majorité de la population algérienne – dont 70 % perçoit moins de 30 000 dinars net par mois (moins de 300 euros) – est confrontée à une hausse vertigineuse des prix et à la détérioration de son pouvoir d’achat.. Malgré qu’après 50 années d’indépendance politique, l’économie algérienne est une économie totalement rentière 98% d’exportation d ‘hydrocarbures à l’état brut et semi brut (important de l’essence et du gasoil et la majorité des produits chimiques intermédiaires) et d’une manière générale important 70-75% des besoins des ménages et des entreprises publiques et privées dont le taux d’intégration ne dépasse pas 15% avec une corruption inégalée depuis l’indépendance politique. Beaucoup d’argent circule ( 500 milliards de dollars de dépenses publiques entre 2004-2014 dont 70% pour les infrastructures avec des surcouts exorbitants et sans analyse des impacts sans contrôle renvoyant au manque de contrepoids politiques et social c’est-à-dire la démocratisation et la faiblesse de l’’Etat de droit touchant la majorité des secteurs et démobilisant la population .Il en résulte la dominance de la sphère informelle que l’on ne combat pas par des mesures autoritaires inefficaces à termes, car étant le produit du fonctionnement du système lui même, contrôlant 40% de la masse monétaire en circulation et 65% des produits de premières nécessité avec de gros monopoleurs tissent des relations dialectiques avec certains segments bureaucratiques du pouvoir selon la logique rentière.
3.-Aussi, avec de nombreux observateurs, je pense qu’il n’y aura pas de changement de cap de la politique économique ce qui supposerait de profondes réformes impliquant forcément un réaménagement profond de la logique du pouvoir algérien. La raison principale est que depuis la révision de la Constitution c’est un régime présidentiel et tous les pouvoirs sont concentrés à la présidence, n’ayant plus de chef de gouvernement mais un premier ministre. Ce sera donc la continuité, comme précisé par le nouveau premier ministre de l’application du programme présidentiel. Donc pas de réformes de fond, mais des lois (vision juridique) mais que contrediront quotidiennement les pratiques sociales. Pourquoi ? Les réformes structurelles ne peuvent être réalisées car déplaçant des segments importants de pouvoir et pouvant créer des clivages entre les différents clans du pouvoir animé par le partage de la rente. Abdelmalek SELLAL connu pour sa pondération, l’homme qui ne fait pas de vague, est donc l’homme de la situation actuelle afin de ne pas trop bousculer les intérêts. Bien que Abdelmalek SELLAL , que je connais depuis 35 années comme un homme honnête, est un fonctionnaire modèle, un parfait commis de l’Etat, son secteur n’ayant pas connu les scandales financiers comme ceux de la route Est Ouest- ou Sonatrach, exécutera à la lettre la feuille de route fixé en haut lieu, la paix sociale à tout prix. Pour le pouvoir réel, secoué par le printemps arabe, des tensions au Sahel, la guerre civile en Syrie, l’objectif est de préparer les élections présidentielles du 04 avril 2014 sans remous sociaux avec entre temps les élections locales de novembre 2012 et certainement la révision constitutionnelle.