La Capitale de 2029 se prépare. Le plan stratégique de développement de la wilaya d’Alger 2009-2029 a fait l’objet, jeudi, d’une séance de travail sous la présidence conjointe du ministre de l’Intérieur et des Collectivités locales et du ministre de l’Habitat et de l’Urbanisme. Objectif : Faire de la Capitale une «ville qui s’inscrit dans la mondialisation».
La réalisation de ce projet passe impérativement par la mise sur pied d’une batterie de mesures aussi importantes que vitales. Il s’agit entre autres de l’amélioration des mobilités à Alger, la structuration du tissu urbain algérois, la réhabilitation et la revitalisation du centre historique, la restauration des équilibres écologiques et la préservation des terres agricoles de la Capitale.
Le communiqué du ministère de l’Intérieur et des Collectivités locales soulignera : «La résolution de ces problèmes, à la fois importants et complexes, nécessite un cadre de cohérence qui assure des passerelles entre les différentes réponses sectorielles au sein d’un projet d’ensemble qui a été présenté ». Il faut souligner, et ce n’est jamais trop dire, les choses ne se présentent point sous de bons auspices au niveau de la «Blanche».
Celle-ci souffre d’innombrables carences. L’ex-ministre de l’Intérieur et des Collectivité locales, Nourredine Yazid Zerhouni avait estimé qu’Alger ne peut pas être placée au rang des capitales mondiales. Pourquoi ? Eh bien pour mille et une raisons. Il a cité, les problèmes d’eau, de saleté, de transport, d’insécurité, de défaillance de l’éclairage public ou encore de la préservation des sites touristiques qui fait défaut.
PRIORITÉ : STRUCTURER LE TISSU URBAIN
C’est donc, clair : faire d’Alger une Capitale mondialisée est le voeu à la fois du ministère de l’Intérieur et des Collectivités locales et du ministre de l’Habitat et de l’Urbanisme. Sauf que mener à bon port ce chantier n’est pas une sinécure.
C’est pourquoi, dans le communiqué du département de Dahou Ould Kablia, il est mentionné que la réalisation de ce projet ne peut être envisagée qu’à long terme. Il est indiqué de le décomposer en quatre séquences temporelles, à savoir 2009-2014, 2015- 2019, 2020-2024 et 2025-2029. C’est ainsi que dans une première étape (2009-2014), celle portant sur l’embellissement de la Capitale, il a été ciblé en priorité les actions visant à structurer le tissu urbain.
Il s’agit, notamment, du parachèvement du réseau routier fondamental, de l’aménagement des quartiers autour des grands équipements en projets, du macromaillage du transport en commun de la Capitale, ainsi que de l’aménagement paysager de l’autoroute de l’Est. Ces actions ont pour objectif de limiter le développement périphérique du tissu urbain de la Capitale, condition de l’aménagement de son Hinterland (arrière-pays) et de la qualification de son Centre (périmètres d’arrêts).
La qualification et la revitalisation du Centre historique de ce tissu urbain, à travers sa réhabilitation et les projets de reconquête du Front de mer comme ceux de la Place des Martyrs et des terrasses du Port d’Alger, des piscines et bains naturels de Bab El-Oued, de la promenade de l’Indépendance, ainsi que l’amorce de l’aménagement de la baie par l’aménagement de l’embouchure d’Oued El Harrach et de la rue de Tripoli, figurent, en outre, parmi les actions envisagées, a encore précisé le ministère de l’Intérieur. Notons que la mise en oeuvre de ce plan coïncide avec le lancement du Plan national de développement 2010-2014.
Un plan qui vise à consolider les résultats probants atteints par notre pays au cours de ces dix dernières années, mais aussi à mettre en oeuvre un schéma général et diversifié de développement de notre pays en complément du pétrole et du gaz, relève le communiqué.
Dans le cadre de ce programme, la conception par l’exécutif de la wilaya d’Alger du plan stratégique de développement de la Capitale à moyen et long termes est aujourd’hui «bien définie» et s’appuie, notamment, sur deux études structurantes portant sur l’aménagement de la baie d’Alger et la révision du Plan directeur d’aménagement et d’urbanisme, «confiées à deux bureaux d’études de réputation internationale », a indiqué la même source.
15 PROJETS ROUTIERS POUR 2011
Le ministre des Travaux publics, Amar Ghoul, en a fait l’annonce : «Environ une quinzaine de projets routiers seront lancés en 2011 dans l’Est, le Centre et l’Ouest de la Capitale, en complément des projets d’infrastructures et d’aménagements routiers précédents, pour rendre plus fluide la circulation automobile à Alger.
S’exprimant ce jeudi à l’issue d’une visite d’inspection de plusieurs projets en cours de réalisation, Amar Ghoul indiquera qu’une enveloppe financière globale de 30 milliards de dinars a été dégagée afin de mener à bon port ce projet. Il faut dire que le constat, aujourd’hui, sur ce registre n’est guère reluisant. La Capitale est asphyxiée. La circulation est infernale. Les automobilistes subissent, au quotidien, le calvaire des embouteillages. D’importants bouchons sont observés sur toutes les voies d’Alger.
Ces nouveaux projets, inscrits au titre du quinquennat 2010-2014, devraient raccorder directement plusieurs zones urbaines à la rocade sud d’Alger (Ben Aknoun-Dar El-Beïda) et même au segment centre de l’autoroute Est-Ouest, at- il précisé, ajoutant qu’il s’agit essentiellement de réaliser un grand viaduc long de 2 km reliant Baraki à Oued Ouchayah et le dédoublement des chemins de wilaya 121 (Aïn Taya/Khemis El-Khechna), 122 (Réghaia/RN24) et 149 (Tamenfoust/rocade sud).
Selon les explications fournies par des responsables de la direction des Travaux publics d’Alger, les projets en question comprennent, également, des liaisons routières de contournement des agglomérations de Saoula et Draria, ainsi que la réalisation de trois trémies, à Saïd Hamdine (Bir Mourad Rais), Garidi (Kouba), alors que la troisième devra relier la Place Addis-Abeba (Mouradia) au Val d’Hydra sur 1 km.
Le ministre des Travaux publics est confiant : ces infrastructures vont contribuer, une fois livrées, «à fluidifier et améliorer le trafic sur les axes urbains reliant le plateau des Anassers à la rocade sud d’Alger, mais aussi au niveau des Sources, la Concorde et Bir Mourad Raïs».
Amar Ghoul qui s’est enquis particulièrement de l’avancement des travaux d’une liaison routière de 2 km entre Bouchaoui et Ouled Fayet, a insisté auprès des entreprises de réalisation sur l’importance d’assurer une plus grande coordination avec les services de l’hydraulique de wilaya en vue de lever les contraintes liées à l’existence des réseaux d’assainissement.
S’agissant du deuxième viaduc reliant Riadh El Feth (Madania) aux Anassers, il semble que les travaux ont considérablement avancé, a affirmé un responsable de la direction des Travaux publics, qui a ajouté que cette infrastructure d’une longueur de 150m, sera livrée dans un délai de trois mois.
Il est bien vrai que le secteur des travaux publics connait un véritable boom en matière de réalisation d’infrastructures. Cependant cela n’a pas empêché pour autant certaines voix, parmi les professionnels du bâtiment notamment le Collège national des experts architectes algériens (Cnea) qui n’est pas allé par quatre chemins pour mettre en exergue certaines insuffisances dans la réalisation de certains édifices.
En effet, le Cnea soulignera que les travaux réalisés jusque-là manquent de qualité. Preuve en est : les récentes pluies qui se sont abattues sur le pays ont mis à nu la fragilité des constructions réalisées sous la direction de Amar Ghoul.