À deux mois du début du Ramadhan, le gouvernement se montre rassurant et tente, par la même occasion, d’anticiper la tendance haussière qui caractérise généralement l’approche du mois sacré.
Les ministres de l’Intérieur et du Commerce ont tenu, hier, lors d’une conférence de presse, à présenter leurs chiffres attestant que toutes les mesures ont été prises en vue de prendre en charge les problèmes récurrents spécifiques au mois sacré.
Daho Ould Kablia saisira cette occasion pour rappeler les efforts consentis par son département, depuis plus d’une année, en vue de résorber le marché informel et offrir aux jeunes dont ce fut la seule occupation une reconversion “légale”. Le travail de recensement entamé au début de l’année 2012 avait permis d’établir une liste de 1 368 sites de commerce informel, employant 63 190 intervenants.
Durant l’année écoulée, 785 sites ont été éradiqués et l’opération se poursuit jusqu’à nos jours, selon le ministre de l’Intérieur qui a affirmé que la reconversion s’est faite parfois sur des sites abandonnés, au niveau des marchés “officiels”, tout en notant que de nombreux commerçants, disposant de locaux, avaient préféré passer à l’informel, en s’installant sur la voie publique. La reconversion a touché également les fameux 100 locaux par commune dont la plupart étaient à l’abandon, mais aussi des locaux appartenant aux OPGI et aux EPLF. En tout, 15 918 personnes ont été recasées.
Début 2013, le ministère avait signé une convention avec l’entreprise publique Batimetal en vue de la réalisation de 327 marchés couverts disposant chacun d’une quarantaine de box. Ce sont des marchés de proximité, installés au milieu des centres urbains, rassure le ministre.
À la fin du mois d’avril, 165 marchés ont été achevés, tandis que 119 autres le seront en juin prochain. En tout, cette opération, lancée en 2012, devrait générer entre 55 000 et 60 000 emplois permanents et sécurisés, selon M. Ould Kablia.
Ces nouveaux commerçants auront une autorisation délivrée par l’APC, valable pour une année, avant de passer au registre du commerce. Ils seront exonérés des frais de location durant les 6 premiers mois.
Par ailleurs, le ministre de l’Intérieur a précisé que s’agissant des marchés de Boumaâti et de Bab El-Oued, le gouvernement n’a pas laissé faire. Pour Boumaâti, un projet de réalisation de 550 locaux a été confié à Batimetal, ce qui remplacera le marché actuel. Quant à Bab El-Oued, le problème reste posé étant donné l’inexistence d’assiettes de terrain dans les environs, pouvant prendre en charge ce genre d’activité.
Cette opération, pilotée par le ministère de l’Intérieur et ses démembrements, vient s’ajouter aux actions entreprises par les services du ministère du Commerce.
Ces derniers ont lancé une grande opération avec la création d’une entité publique, Magro, devant prendre en charge 285 nouveaux marchés. Prochainement, il sera question de la réalisation de grands marchés régionaux. À Alger, plus précisément à Ouled Moussa, un terrain de 30 hectares vient d’être récupéré et devrait servir d’assise à ce grand projet. D’autres villes, comme Sétif, Guelma et Mascara, abriteront des marchés régionaux.
De son côté, le ministre du Commerce a axé son intervention sur les mesures prises en vue d’assurer un approvisionnement normal du marché durant le mois de Ramadhan, en particulier, et l’été, en général.
Pour faire face à la tendance haussière constatée chaque année, notamment durant la première semaine du mois sacré, il a été décidé de multiplier les points de vente au détail, faisant participer les entreprises publiques, la Centrale syndicale, le mouvement associatif, en plus d’une campagne de sensibilisation qui sera lancée bientôt.
Pour Mustapha Benbada, “l’approvisionnement ne pose aucun problème durant ce mois. Tous les produits alimentaires sont disponibles en quantités plus que suffisantes”. En plus, le ministère du Commerce promet un renforcement des moyens humains et matériels en matière de contrôle. Ce dernier touchera les pratiques commerciales, notamment en ce qui concerne les produits subventionnés par le Trésor public, la publicité commerciale, la vérification des documents administratifs, surtout en ce mois marqué par le changement d’activités, les aires de stockage, la conformité des factures, pour ce qui concerne les importateurs et les producteurs, en plus du contrôle de qualité.
Toutefois, le ministre du Commerce a tenu à préciser que ces marchés ne sont pas destinés “aux commerçants des cabas qui concurrencent la production nationale”. Pour lui, ces marchés ont pour but d’offrir aux citoyens les produits de première nécessité, à des prix abordables.
A B