Le gouvernement ne convainc pas les protestataires dans le Sud, Gaz de schiste : l’impasse

Le gouvernement ne convainc pas les protestataires dans le Sud, Gaz de schiste : l’impasse

Ni le Premier ministre ni le ministre de l’Energie, ne semblent convaincre les habitants du sud du pays concernant la polémique suscitée par le projet d’exploitation du gaz de schiste.

Et pour cause, les protestations se sont poursuivies de plus belle au lendemain du discours de Abdelmalek Sellal retransmis dans les médias lourds de l’Etat. Pis encore, le mouvement anti-gaz de schiste s’est propagé à d’autres wilayas du Sud, à l’instar de Ouargla et Adrar où des marches pacifiques et des sit-in ont été organisés jeudi dernier pour rejeter cette option.

A Tamanrasset, des centaines de personnes se sont regroupées sur la Place du 1er Novembre, alors qu’à In Salah la mobilisation demeure intacte plusieurs jours après l’entame d’un mouvement de protestation contre l’exploitation de cette énergie non conventionnelle dans la région. Pourtant, le Premier ministre avait rassuré que l’heure n’est pas à l’exploitation mais seulement à la prospection et l’exploration pour s’imprégner des technologies et techniques que requiert l’exploitation du gaz de schiste. De son côté, le ministre de l’Energie a expliqué que le projet qui est en phase expérimentale ne représente aucun danger sur les populations locales et l’environnement.

«Actuellement, nous sommes en phase d’évaluation des techniques d’extraction et d’étude de rentabilité commerciale du bassin d’Ahnet», a affirmé Youcef Yousfi, devant la commission des affaires économiques, du développement, de l’industrie, du commerce et de la planification de l’Assemblée populaire nationale (APN).

LG Algérie

Cependant, le ministre a reconnu que Sonatrach exploitait deux forages pour les besoins d’une centrale électrique à In Salah, en prenant toutes les précautions pour protéger la nappe d’eau et l’environnement immédiat. Et d’expliquer que la majorité des réserves d’hydrocarbures de l’Algérie sont situées dans des roches schisteuses, dont l’extraction nécessite l’utilisation de la fracturation hydraulique.

Autrement dit, l’exploitation du gaz de schiste est une option inévitable pour le pays, en ce sens que cela va de l’avenir de l’économie nationale qui dépend entièrement des recettes des hydrocarbures. Pour preuve, «Sonatrach a même besoin d’utiliser cette technique pour optimiser l’extraction des gisements conventionnels comme celui de Hassi Messaoud, plus grand champ pétrolier du pays», a encore expliqué Youcef Yousfi pour dire que l’option d’exploitation du gaz de schiste est irrévocable, en dépit du sursis consenti par le gouvernement.

En parallèle, les contestataires ne décolèrent pas à In Salah et Tamanrasset, et les protestations font désormais tache d’huile, gagnant d’autres wilayas du sud du pays. Un élan citoyen inébranlable en dépit des garanties émises par les pouvoirs publics à travers les multiples émissaires dépêchés sur les lieux.

La situation s’apparente donc à une impasse, mettant le gouvernement devant le dilemme d’exploiter une ressource énergétique qui se présente comme salutaire pour l’économie nationale et d’apaiser un front social en ébullition qui ne veut plus s’essouffler face à la mobilisation extraordinaire des citoyens.

M. A. C.