Le gouvernement mise sur la carte de paiement, Un prélude pour la carte de crédit?

Le gouvernement mise sur la carte de paiement, Un prélude pour la carte de crédit?

La carte de crédit, ce n’est pas la carte de paiement électronique

Elle pourrait être la solution pour fidéliser les clients au paiement par carte, mais surtout les aider à boucler les fins de mois difficiles.

Le paiement électronique, c’est pour 2016. Ce voeu exprimé par les différents ministres des finances qui se sont succédé pourrait bien devenir réalité du fait que l’actuel grand argentier du pays, Abderrahmane Benkhelfa, est un spécialiste en la matière. En effet, l’ex-délégué général de l’Association des banques et des établissements financiers (Abef) qui a toujours plaidé pour une modernisation de notre monétique, s’est donné un an pour relever ce défi. Toutefois, cette annonce lève une question essentielle qui n’a pas encore été évoquée dans les débats publics: ce paiement électronique est-il la porte ouverte aux cartes de crédit? Cette interrogation est encore plus grande du fait que le contexte actuel s’y prête vraiment. Tout d’abord du fait que le crédit à la consommation vient d’être relancé, pour ce qui est de la production nationale.

Et les cartes de crédit pourraient bien être une déclinaison moderne de ce type de consommation. Car il faut comprendre que la carte de crédit, ce n’est pas la carte de paiement électronique. La carte de paiement, c’est pour payer avec de l’argent qui est déjà le nôtre, alors que la carte de crédit c’est payer avec de l’argent qui ne nous appartient pas, qui nous est prêté par un organisme émetteur de crédit. Si vous disposez d’une carte de crédit, vous pouvez faire des achats moyennant une ligne de crédit approuvée au préalable. Les cartes de crédit peuvent être émises par les banques, détaillants et autres établissements d’octroi de crédits. Certains émetteurs de cartes facturent des frais annuels visant à couvrir les coûts de domiciliation de compte, d’autres ne les facturent pas. Une fois les achats effectués par carte de crédit, ils deviennent payables après un délai de grâce pendant lequel aucun frais de crédit n’est imposé. Ensuite, le solde dû peut être payé intégralement ou par mensualités, avec intérêt. Ceci est plus communément connu sous le nom de crédit revolving ou crédit renouvelable. Certains émetteurs de cartes imposent un intérêt sur la carte de crédit à partir de la date d’acquisition de la carte, que le compte du titulaire de la carte ait un encours ou non. Les taux d’intérêt sur les cartes de crédit, les calculs d’intérêt, les frais annuels et les termes de remboursement peuvent largement varier selon les cartes. A l’Etranger, c’est l’un des produits préférés des banques, si ce n’est pas le préférer du fait des bénéfices qu’il peut apporter.

Si la technique et la loi le permettent, il y a fort à parier que nos banques, particulièrement étrangères, ne se feront pas prier pour lancer leurs cartes de crédit. En ces temps de crise, ce type de carte est un moyen efficace pour aider les foyers à boucler leurs fins de mois, et en parallèle relancer la consommation particulièrement si ces crédits sont limités aux produits locaux. Ce sera certainement un bol d’air aux foyers qui n’arrivent plus à tenir jusqu’à la fin du mois avec la cherté de la vie actuelle. La carte de crédit pourrait aussi être un moyen efficace pour instaurer la culture du paiement par carte chez nos citoyens, qui permet faut-il le rappeler, une meilleure traçabilité des transactions financières. Elle pourrait fidéliser les clients à ce mode de paiement électronique qui leur offrira des achats à crédit, ce qui obligera les commerçants à s’adapter en s’équipant des terminaux nécessaires pour le paiement électronique, et faire ainsi définitivement disparaître la «chkara».

La carte de crédit présente aussi d’autres avantages tels que la possibilité d’acheter les articles nécessaires au moment présent, même si on est à découvert. Néanmoins, tout n’est pas aussi rose que cela en a l’air avec ces cartes de crédit. Il faut faire attention au revers de la médaille avec un danger de surendettement…Quand on paye par carte et qu’on n’a pas d’argent liquide sur soi, on arrive à gérer difficilement son budget, au point de frôler l’achat compulsif. Mais quand c’est une carte de paiement ordinaire, ces achats sont limités par la disponibilité de l’argent dans le compte, alors que quand c’est une carte de crédit, on peut continuer, à payer même quand on n’a plus d’argent.Ce qui contribue à accentuer les achats impulsifs et peut nous rendre esclave des banques et des organismes de crédit, comme cela a été le cas aux Etats-Unis, notamment avec la crise des subprimes qui avait déclenché la crise bancaire mondiale de 2007. Cela sans parler du fait que le prix de l’article peut être plus élevé à cause de l’intérêt et des frais que peut occasionner l’utilisation de la carte. Des difficultés financières peuvent de ce fait surgir si on ne fait plus le suivi de nos dépenses mensuelles. Si on ne fait pas attention, on peut très vite se retrouver sur la paille. La carte de crédit est donc un bon pas vers la modernité financière, à condition de mettre les bons garde-fous…