Le gouvernement libyen dénonce «une atteinte à la souveraineté» du pays : Un commando lié au fbi arrête abou khattala en libye

Le gouvernement libyen dénonce «une atteinte à la souveraineté» du pays :  Un commando lié au fbi arrête abou khattala en libye

Un commando américain a agi pour la deuxième fois en sol libyen en moins d’une année pour la capture d’individus accusés d’être impliqués dans des attentats terroristes. Cette fois, un commando américain est intervenu pour arrêter un individu accusé d’être impliqué dans l’attaque terroriste perpétrée à Benghazi le 11 septembre 2012 et provoquant le décès de quatre diplomates américains dont l’ambassadeur des Etats-Unis en Libye. Il s’agit d’Ahmed Abou Khattala, suspecté par les Américains d’être impliqué dans cet attentat meurtrier, et arrêté par un commando américain dimanche dernier en sol libyen.

La Libye a dénoncé hier cet acte et a réclamé qu’il soit jugé en Libye où il fait objet d’un mandat d’arrêt.

Le gouvernement condamne cette atteinte regrettable à la souveraineté de la Libye, a déploré le ministère des Affaires étrangères dans un communiqué lu par son porte-parole Saïd Lassoued, précisant que les autorités libyennes n’ont pas été informées au préalable de l’opération menée par des forces américaines.

Le suspect, Ahmed Abou Khattala, a été arrêté dans l’est libyen lors d’un raid des forces américaines qui travaillaient en lien étroit avec des agents du FBI, a indiqué le Pentagone mardi.

Le gouvernement souligne le droit de la Libye à juger Abou Khattala sur ses terres et conformément à ses lois et demande au gouvernement américain de le remettre à la Libye pour le traduire devant la justice libyenne, selon le communiqué.

Au cours d’une conférence de presse le ministre de la Justice, Salah Al-Marghani, a affirmé de son côté que Abou Khattala faisait l’objet d’un mandat d’arrêt en Libye, sans donner de détails sur les accusations.

Il a ajouté que les forces de sécurité libyennes n’avaient pas pu interpeller le suspect en raison de la situation de sécurité à Benghazi, deuxième ville du pays et fief des groupes islamistes radicaux.

Le ministre américain de la Justice, Eric Holder, a précisé avant-hier qu’Ahmed Abou Khattala était actuellement visé par trois chefs d’inculpation, parmi lesquels meurtre d’une personne au cours d’une attaque contre un établissement fédéral, et que d’autres pourraient être ajoutés dans les jours à venir. Il risque la peine de mort, d’après l’AFP.

Il devrait comparaître dans les jours à venir, selon un porte-parole du Conseil de sécurité nationale (NSC), ajoute cette agence de presse.

Ahmed Abou Khattala avait été arrêté par les services de renseignement de l’ancien régime de Mouammar Kadhafi au début des années 1990, pour ses liens présumés avec des organisations «islamistes».

Il a été libéré en 2006, et se serait manifesté de nouveau contre le régime depuis la ville de Benghazi.

Il prend alors la tête de Katibat Abou Obeida Ibn Al-Jarah, un groupe de rebelles islamistes.

Ce groupe est soupçonné de l’assassinat du général Abdelfattah Younès, un ancien haut responsable de l’ancien régime devenu commandant des forces rebelles après sa défection peu après le déclenchement de la révolte. Après le chute de l’ancien régime, la plupart des membres de cette katibat (brigade) ont rejoint Ansar Asharia, un groupe jihadiste classé organisation terroriste par Washington pour son implication présumé dans l’attaque contre le consulat américain à Bengahzi, qui avait coûté la vie à l’ambassadeur Chris Stevens et trois autres Américains.

Dans un entretien à l’AFP, Ahmed Abou Khattalla avait démenti en octobre 2012 toute implication dans cette attaque, tout en reconnaissant qu’il était au consulat le jour de l’assaut.

C’est la deuxième action d’un commando américain en Libye, en moins d’ une année, pour la capture d’individus accusés d’être impliqués dans des attentats terroristes, après l’arrestation, en octobre 2013, d’ Abou Anas Al-Libi, accusé d’être «un haut responsable» d’ Al Qaïda.

Le Congrès libyen (CGN) avait, rappelle-t-on, enjoint, mardi 8 octobre, à Washington de lui remettre immédiatement Abou Anas Al-Libi. Capturé à Tripoli lors du raid lancé par les Navy Seals, ce haut responsable présumé d’Al Qaïda était d’ abord détenu sur un bateau de guerre américain en Méditerranée par une équipe d’enquêteurs spécialisés, avant son transfert pour enquête et jugement aux Etats- Unis. Une opération que la Libye a condamnée, la qualifiant d’«enlèvement» sur son territoire.

Dans un communiqué lu par le porte-parole du Congrès, Omar Hmidan, le CGN a souligné «la nécessité de la remise immédiate du citoyen libyen», caractérisant cette manœuvre de «violation flagrante de la souveraineté nationale». Ce texte énonce également la «nécessité de permettre aux autorités libyennes et à sa famille d’entrer en contact avec lui» et de lui garantir l’accès à un avocat.

M.