Le gouvernement met un nouveau coup d’accélérateur dans la modernisation du transport collectif. Le ministre des Transports, Saïd Sayoud, a annoncé, lundi à Alger, que l’importation de bus neufs ainsi que de véhicules de moins de cinq ans est désormais autorisée pour les transporteurs.
Lors d’une déclaration à la presse, en marge du vol inaugural d’une nouvelle ligne régulière Alger-Tamanrasset de Domestic Airlines, le ministre a dressé un constat contrasté. Le parc inter-wilayas est jugé « excellent », mais celui du transport urbain et suburbain reste fortement dégradé. Pour y remédier, l’État a ouvert la possibilité d’importer des bus neufs ou récents. Moyennant le paiement des taxes douanières et l’accomplissement des formalités.
Selon Saïd Sayoud, ce dispositif vise à « renouveler progressivement un parc vétuste », estimé à près de 84 000 bus anciens. L’enjeu est d’améliorer les conditions de transport des citoyens et de réduire les risques d’accidents liés à la défaillance technique des véhicules.
Importation de bus neufs autorisée pour moderniser le transport collectif en Algérie
Les transporteurs espèrent bénéficier de mesures incitatives pour alléger la facture d’importation. Leur proposition d’exonération douanière est actuellement « en cours d’étude », a indiqué le ministre.
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Un groupe de travail, associant les ministères de l’Industrie et du Commerce, planche sur des solutions susceptibles d’être intégrées. Et ce à la prochaine loi de finances.
Cette éventuelle révision de la fiscalité pourrait représenter un soulagement pour les transporteurs privés. Dont beaucoup peinent à investir face au coût élevé des véhicules conformes aux normes actuelles.
Retrait des bus vétustes : une mesure d’urgence pour la sécurité routière
Le 16 août dernier, le ministère des Transports avait annoncé, sur instruction du président Abdelmadjid Tebboune, le retrait obligatoire de tous les bus de plus de 30 ans dans un délai de six mois. Les autorités se sont engagées à accompagner les propriétaires dans leurs démarches pour éviter toute rupture de service.
Cette mesure s’inscrit dans la modernisation du transport, mais elle répond aussi à une urgence sécuritaire. Le récent accident d’Alger, où un bus a basculé dans l’oued El Harrach, a fait 18 morts et 24 blessés. Ce drame a révélé la fragilité du réseau et rappelé la nécessité de retirer les véhicules vétustes.
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Avec l’ouverture de l’importation de bus récents et la révision des taxes douanières à l’étude, le gouvernement trace la voie d’un renouvellement progressif du parc. Le chantier s’annonce long et coûteux. Mais il reste incontournable pour renforcer la sécurité des voyageurs et offrir un transport plus fiable, dans les grandes villes comme dans les zones reculées.