Le compromis de Sellal est en passe d’être accepté par les enseignants et les syndicats qui les soutiennent. La majorité des contractuels grévistes et des syndicats qui les soutiennent approuvent sa proposition.
C’est ce qui ressort des discussions que nous avons eues hier avec la plupart des enseignants et des représentants des syndicats au lendemain de la rencontre surprise qui a regroupé, dans la soirée d’avant-hier à Boumerdès, une délégation envoyée par Abdelmalelk Sellal et un groupe d’enseignants contractuels. Selon nos informations, le représentant du chef du gouvernement accompagné de plusieurs responsables de services de sécurité s’est engagé à “donner plus de chances” aux contractuels pour leur admission au concours du 30 avril. “Le gouvernement table sur 80 à 90% de réussite chez les contractuels, le reste sera repêché lors d’un autre concours qui aura lieu fin décembre 2016”, aurait affirmé l’émissaire de M. Sellal aux grévistes et à leurs représentants. Ces derniers auraient exigé des garanties écrites, ce que le gouvernement ne peut pas faire au risque de violer la loi et décevoir les autres enseignants qui vont participer aux concours, affirme une source proche des syndicats. Le Premier ministre a, cependant, trouvé la parade pour contourner cette même loi.
Les enseignants ont également exigé de donner encore du temps aux enseignants n’ayant pas encore déposé leurs dossiers d’inscription au concours.
Selon un responsable du Cnapest, la majorité des enseignants ont approuvé les propositions soumises par le représentant du chef du gouvernement.

Contacté hier matin, le porte-parole des enseignants contractuels, Bachir Saïdi, qui a confirmé cette rencontre et son contenu, s’est montré plutôt réservé. “Pour le moment, il n’en est rien”, dit-il en nous invitant à le joindre dans l’après-midi pour des renseignements complémentaires. Nos tentatives pour le joindre dans l’après-midi sont demeurées vaines. Pour rappel, les enseignants contractuels en grève de la faim depuis plusieurs jours à Boudouaou ont été évacués, la semaine dernière, de force par les services de sécurité.
Les grévistes endormis ont été surpris par la présence de dizaines de policiers venus les déloger de leur campement de fortune mis en place le 4 avril après leur avoir interdit de poursuivre leur longue marche entamée le 27 mars vers Alger.
Cette action est intervenue après les mises en garde du ministre de l’Intérieur qui avait averti les enseignants protestataires, quelques jours avant, que l’État allait devoir recourir à la force publique s’ils persistaient à occuper la rue.
De son côté, la ministre de l’Éducation a invité les enseignants à s’inscrire au concours du 30 avril, leur promettant de prendre en compte l’expérience professionnelle dans l’évaluation finale. Mme Nouria
Benghabrit a bénéficié, également, du soutien de plusieurs membres du gouvernement et du Premier ministre qui avait, lors de sa visite à Constantine, soutenu que “la loi exige de passer par un concours de recrutement obéissant à la nécessité d’assurer l’égalité des chances pour tous”, tout en appelant les enseignants à la sagesse.