Le gouvernement juge à nouveau « inacceptables » ses propos : Aïcha Kadhafi bientôt expulsée?

Le gouvernement juge à nouveau « inacceptables » ses propos : Aïcha Kadhafi bientôt expulsée?

En septembre dernier, le gouvernement avait pourtant menacé de la reconduire vers une autre destination en cas de récidive. Le ministère des Affaires étrangères (MAE) a déploré, jeudi à Alger, dans une déclaration de son porte-parole, Amar Belani, les propos tenus par « Aïcha El Gueddafi » sur la télévision Arrai, en les qualifiant d’ « inacceptables ». Le gouvernement affirme qu’il tirera les conséquences du comportement de la fille de l’ex- guide. Aïcha sera-t-elle expulsée ?

« Nous déplorons ces propos inacceptables tout comme nous déplorons vivement le fait que Aïcha El Gueddafi ait enfreint, pour la seconde fois, les règles de l’hospitalité qui lui est accordée, à titre humanitaire, en Algérie », a affirmé M. Belani, dans sa déclaration à l’APS.

« Comme l’avait souligné le ministre des Affaires étrangères, Mourad Medelci, la famille El Gueddafi est l’hôte de l’Algérie, pour un temps, et nous ne manquerons pas de tirer pleinement les conséquences de cette nouvelle transgression de l’obligation de réserve qu’impose le statut des membres de cette famille en Algérie », a ajouté le porte-parole des MAE.

Aïcha Kadhafi a appelé lundi 28 novembre à venger la mort de son père, le colonel Kadhafi, tué le 20 octobre dernier à Syrte.

Dans un message audio diffusé par la chaîne syrienne Arraï à l’occasion du quarantième anniversaire de la mort de l’ex-guide, Aïcha exhorte les Libyens à se rebeller contre le nouveau gouvernement de Tripoli. La fille du tyran qui estimait que celui-ci est « toujours vivant » qualifiait le colonel Kadhafi de « martyr ».

« Ô moudjahidin et Moudjahidate (combattants du Jihad), n’oubliez pas la recommandation de votre père qui dit vous demandé de poursuivre la résistance, même si vous n’entendez pas sa voix », affirmait au téléphone cette ancienne avocate de 34 ans.

Au mois de septembre dernier, Aïcha Kadhafi avait été sommée par les autorités algériennes de se taire sous peine de se faire expulser après sa déclaration faite à la même chaîne.

Aïcha, sa mère Safia ainsi que ces deux frères Mohamed et Hannibal, exilés en Algérie depuis le 29 août, doivent « impérativement s’abstenir de toute déclaration ou toute autre activité politique, partisane ou médiatique sous peine de se voir reconduire vers une autre destination », avait pourtant indiqué le 27 septembre le même le porte-parole.

Cinq jours plus tôt, vendredi 23 septembre, la fille du guide déchu avait accordé une déclaration de 4 minutes à Arraï dans laquelle elle appelait les Libyens à la « lutte armée » et fustigeait les responsables du CNT (Conseil national de transition) en les accusant de « traitres ».

Elle expliquait que son père n’envisageait qu’une seule issue à la guerre, la victoire.

Le chef de la diplomatie Mourad Medelci avait jugé « inacceptable » la déclaration de Aïcha avant d’entreprendre une démarche auprès du Conseil de sécurité de l’ONU « pour l’informer officiellement de la déclaration » de celle-ci.

Le peu d’empressement du ministère des Affaires étrangères a répondre à la sortie médiatique d’Aïcha Kadhafi– quatre jours après la déclaration– illustre l’embarras dans lequel se retrouvent les autorités algériennes vis-à-vis de leurs hôtes. Comment faire avec les Kadhafi ?

Continuer à les sermonner et à les menacer à chaque sortie médiatique d’Aïcha ? Les expulser vers un pays qui accepterait bien de les accueillir à l’instar du Venezuela ou du Zimbabwe ? Les extrader vers la Libye comme le réclament le nouveau pouvoir ?