Le gouvernement algérien interdit la participation de l’Association algérienne de lutte contre la corruption (AACC) à la 6e Conférence des Etats-partie de la Convention des Nations Unies contre la corruption qui à lieu à Saint Pétersbourg, en Russie.
Sur la scène internationale de la lutte contre la corruption et dans l’enceinte des Nations Unies, le gouvernement algérien, sans honte bue, se distinguera encore une fois par son opposition à toute implication de la société civile dans la lutte contre la corruption, et ce, notamment, en interdisant la participation de l’Association Algérienne de lutte contre la corruption ( AACC) à la 6ème édition de la Conférence des Etats-partie de la Convention des Nations unies contre la corruption qui s’ouvrira aujourd’hui à Saint Petersburg en Russie. C’est la 4ème fois consécutive que le gouvernement algérien use et abuse de cet honteux « droit de veto », ce qu’il n’avait pas osé faire lors des 1ère et 2ème éditions en 2005 et 2006. Malheureusement, un article scélérat du règlement intérieur de la Conférence des Etats-partie permet à un pays ayant ratifié cette Convention de brandir ce type d’interdiction – d’un autre âge et d’une époque révolue-, qui n’a pas lieu d’être, surtout lorsqu’un pays s’est officiellement engagé pour la transparence dans l’utilisation des deniers publics. Le gouvernement algérien est pratiquement le seul à faire usage de ce veto, alors que la Convention prévoit très explicitement l’implication de la société civile dans la lutte contre la corruption.
La Convention des Nations unies contre la corruption est-elle correctement appliquée par les pays qui l’ont ratifiée, dont l’Algérie ? Rien n’est moins sûr. Il n’est un secret pour personne que 12 années après son adoption, cette Convention bat de l’aile faute de réelle volonté politique à la mettre en œuvre.
Il est maintenant amplement reconnu et établi dans les enceintes internationales que l’Algérie est un très mauvaise élève de la Convention des Nations unies contre la corruption. Le gouvernement algérien se distingue par l’absence de volonté politique à lutter contre la corruption.
Le gouvernement algérien, en « coalition » avec ses homologues russe, chinois et égyptien notamment, multiplie les obstacles contre l’implication de la société civile dans la mise en application de la Convention des Nations Unies contre la corruption.
L’Algérie fait tout depuis une dizaine d’années, notamment lors des Conférences des Etats-partie, et des sessions entre 2 conférences pour s’opposer à une meilleure application de la Convention des Nations unies et ne le cache plus, et ce, aux côtés d’autres pays dont les gouvernements sont connus pour leurs pratiques liberticides et qui font de la corruption un instrument de pouvoir. Cette « politique » anti-lutte contre la corruption est confirmée par cette sentence brandie en catimini par des « commis » du pouvoir pour « justifier » cette position à l’international : «Les initiatives contre la corruption de ces 15 dernières années au niveau intergouvernemental font partie d’un complot des pays du Nord contre les pays du Sud, à l’image du complot pour les « droits de l’homme » dans les années 90″ ! Cet alibi qui ne dit pas son nom ne tient plus la route : empêcher la lutte contre la corruption, c’est surtout se donner un sursis pour se maintenir au pouvoir, surtout quand la corruption est un juteux fonds de commerce pour les régimes anti-démocratiques.
Djilali Hadjadj, porte-parole de l’AACC