Le gouvernement accusé de favoriser les sociétés étrangères

Le gouvernement accusé de favoriser les sociétés étrangères

L’article 69 de la loi de finances complémentaire publiée depuis la fin de juillet dernier continue de susciter un flot de critiques de la part des organisations patronales.

C’est au tour de la Confédération des industriels et des producteurs algériens de tirer à boulets rouges sur le gouvernement, accusé d’avoir fait l’impasse sur l’intérêt des sociétés et de ne pas avoir fait recours au dialogue préalablement à la prise d’une telle décision.

Le fait de limiter le paiement des importations aux seuls crédits documentaires à partir du 31 juillet «pénalise lourdement les opérateurs économiques algériens et enrichit les fournisseurs étrangers», est-il souligné par la Cipa.

Même les importations des matières premières sont concernées par la décision du gouvernement, ce qui déplaît énormément à cette organisation et suscite l’inquiétude «de l’ensemble des opérateurs économiques», poursuit la Cipa qui a adressé un communiqué à notre rédaction dans lequel elle a aussi considéré que le gouvernement vient d’apporter un coup de grâce à l’outil de production par sa dernière démarche.

Même la menace sur l’emploi est brandie par le président de l’association, Abdelaziz Mehenni.

Même l’association des banques et des établissements financiers n’a pas été épargnée par les critiques de la Cipa qui révèle que «c’est l’Abef qui a adressé une circulaire aux banques pour l’application de la décision du gouvernement n’accordant aucun délai aux entreprises pour prendre des dispositions afin de s’y adapter».

Cette rapidité dans l’application de la loi a surpris les opérateurs économiques «qui étaient en attente de faire sortir du port et de l’intérieur des bateaux en rade, les équipements de production et les matières premières importées», selon Abdelaziz Mehenni.

Ce dernier poursuit son réquisitoire en soulignant que la loi ne devait pas avoir d’effet rétroactif sur des dossiers introduits avant sa promulgation.

L’organisation va plus loin dans ses critiques en s’interrogeant sur l’utilité du pacte économique et social si les décisions importantes sont prises à l’insu de ses signataires dont les organisations patronales.

Ces dernières «refusent de faire de la figuration», s’insurge le patron de la Cipa.

Cette mesure est même soupçonnée d’encourager la hausse des prix des produits importés ce qui aura, à son tour, un effet sur la grogne sociale et la Cipa veut se démarquer de sa solidarité avec le gouvernement pour ne pas assumer «tout dérapage pouvant surgir».

Le soutien au gouvernement demeure toujours en ce qui concerne la lutte contre l’économie de bazar et la recherche de meilleurs moyens pour améliorer la situation de l’emploi, est-il précisé par cette organisation patronale.

Or, l’obligation de passer par le crédit documentaire pour le paiement des importations est un moyen de précipiter les entreprises vers la faillite, craint cette organisation, ce qui ne fera qu’augmenter le nombre de chômeurs.