Abdelmalek Sellal a convoqué, hier, les membres de son nouveau gouvernement pour une réunion, la première depuis le dernier remaniement de mercredi 11 septembre. La veille, le Premier ministre avait été reçu par Abdelaziz Bouteflika, encore une fois, en tête à tête : une manière bien originale de «contourner» la convocation d’un Conseil des ministres.
La tradition consistait, en effet, à ce qu’à la suite de chaque changement de gouvernement ou d’un remaniement d’envergure comme le tout dernier d’il y a une semaine et qui a bouleversé le cabinet Sellal, c’est Bouteflika qui réunit tout le monde autour d’un Conseil des ministres pour fixer les grandes priorités du gouvernement, permettre une première prise de contact avec les nouveaux venus et, le tout, ponctué par la symbolique «photo de famille».
Mais à l’évidence, Abdelaziz Bouteflika, qui multiplie les audiences en tête à tête avec Sellal et Gaïd Salah notamment, ne peut toujours pas se permettre d’aller au-delà. En l’occurrence, se rendre jusqu’à la présidence de la République, présider une grande réunion et, surtout, faire face à une quarantaine de personnes, au moins, dans la posture qui est la sienne en ce moment.
Il préfère donc pour le moment «sévir» à partir de sa résidence privée sur la côte ouest d’Alger avec une série de décisions, encore à venir et qui vont toucher tous les secteurs. S’agissant donc de la première réunion du nouveau gouvernement Sellal, et selon une source très bien informée, elle a été entièrement consacrée à l’examen de l’avant-projet de loi de finances pour 2014.

«C’est la première séance sur cette loi de finances et qui sera suivie immédiatement après par une deuxième réunion, mercredi (demain, ndlr) toujours autour de cette même loi de finances» nous confie-t-on de même source. Il s’agit, en fait, d’une loi de finances un peu particulière, et cela pour deux raisons.
D’abord, en raison de l’annulation de la loi de finances complémentaire pour 2013 qui devait être adoptée avant le 2 septembre dernier, par voie d’ordonnance.
De fait, toutes les dispositions prévues initialement dans cette LFC 2013 seront prises en charge dans celle, ordinaire, pour 2014. Particulièrement, les budgets complémentaires ordonnés par Sellal à l’occasion de ses sorties dans les wilayas et qui sont assez conséquents. Puis, en raison du fait que l’année 2014, c’est également l’année des présidentielles.
Des présidentielles que Bouteflika va préparer «techniquement » en prévoyant les dépenses ordinaires liées à ce genre de rendez-vous, mais aussi «politiquement». Ce qui explique, d’ailleurs, ce souci permanent de veiller particulièrement sur la stabilité du front social, d’où sa consigne, à Sellal, de ne prévoir aucune taxe nouvelle et susceptible de se répercuter sur le pouvoir d’achat…
K. A.