Une accumulation de givre est à l’origine du crash de l’avion de transport militaire algérien, qui avait coûté la vie à six Algériens, en novembre dans un village du centre de la France, a expliqué jeudi le procureur de la République de Mende cité par l’AFP.
L’avion parti de Paris, un bimoteur de type CASA C-295 s’était écrasé en Lozère. Il transportait une cargaison de papier fiduciaire pour la fabrication de billets pour la Banque d’Algérie et avait à son bord cinq militaires et un représentant de la banque d’Algérie. Les corps des six victimes avaient été retrouvés et rapatriés en Algérie.
“Les investigations effectuées par la section de recherches de la gendarmerie de l’Air, en liaison avec le Bureau enquête accident défense-air, dont notamment l’exploitation des enregistreurs de vol, ont permis d’établir que l’appareil évoluait en limite de performance dans des conditions météorologiques défavorables accompagnées de phénomènes dangereux tels que la formation de givre transparent”, a indiqué le procureur de la République Samuel Finielz dans un communiqué.
Dans leur rapport, les enquêteurs racontent ensuite l’enchainement du drame: “A la suite du déclenchement d’une alarme de givre, les pilotes ont décidé d’élever l’altitude de vol, ce que l’appareil, déjà en limite de performance, n’a pas pu faire, ralentissant continuellement en dépit de la mise en puissance maximale de ses moteurs et atteignant une vitesse proche de sa vitesse de décrochage”. Puis “l’appareil, à la surprise des pilotes, a, pendant cette manœuvre, effectué plusieurs embardées dont ils ont essayé, en vain, de limiter les effets”.

Pour le procureur, “l’hypothèse privilégiée par l’enquête est que l’aéronef, déjà en limite de performances, s’est chargé de givre ce qui a augmenté significativement sa masse et obéré ses qualités aérodynamiques”. “L’avion s’est alors enfoncé vers la droite pour partir en piqué et effectuer deux tonneaux à la verticale. Il a atteint une vitesse de 280 noeuds, supérieure à sa vitesse maximale de 240 noeuds”, a ajouté le procureur.
Il souligne “que la queue de l’appareil s’est arrachée du fuselage au niveau de la porte arrière”, a ajouté le magistrat, indiquant que l’appareil était alors en “perdition totale” et s’est donc “écrasé au sol”.