Le général Randot entendu dans l’affaire des moines de Tibhirine Les religieux ont bel et bien été tués par le GIA

Le général Randot entendu dans l’affaire des moines de Tibhirine Les religieux ont bel et bien été tués par le GIA
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L’ex-agent de la DST écarte la thèse de la bavure de l’armée algérienne et vient ainsi corroborer la version soutenue par Alger.

Les moines de Tibhirine ont bel et bien été assassinés par le GIA, a clamé le général Randot, lequel a été auditionné par le juge antiterroriste Marc Trévidic, lundi dernier, dans le cadre de l’enquête sur les moines de Tibhirine.

L’ex- agent de la DST écarte la thèse de la bavure de l’armée algérienne et vient ainsi corroborer la version soutenue par Alger. Voilà donc un témoignage de plus qui vient par là faire reculer également les allégations de manipulation de l’ex-émir du GIA, Djamel Zitouni par les services secrets algériens.

Des accusations infâmantes

Il est utile de rappeler que ces mêmes suspicions qui du reste ont émané de cercles occultes partisans de la thèse du « qui tue qui ? », résolument anti algériens, frappés d’angélisme envers les terroristes du GIA et aveuglément accusateurs envers l’armée algérienne.

Ceux-là mêmes qui ont été réactivés en juin 2009 en lâchant dans l’arène médiatique l’ex-attaché à la défense au sein de l’ambassade de France à Alger, le général Butchwalter, accusant ni plus ni moins l’armée algérienne d’avoir tué par erreur les moines dans une opération militaire.

«C’est un groupe affilié à Zitouni, sinon Zitouni lui-même » qui est responsable de l’enlèvement et de l’assassinat des sept moines trappistes, affirme le général Randot dans le procès-verbal du témoignage livré à la justice rapporté par l’AFP. Celui-ci affirme « n’avoir eu aucune information » sur une opération militaire de l’armée algérienne au moment des faits.

Le général Randot ajoute que si les services algériens ont toutefois laissé une marge de manœuvre à Zitouni, c’est pour des raisons stratégiques en ce sens que l’ex-émir a pu éliminer beaucoup de groupes terroristes concurrents. Il a « éclairé le terrain », a ajouté l’ex-chargé de mission de DST (contre-espionnage français) au moment de l’enlèvement et de l’assassinat des moines de Tibhirine au printemps 1996.

L’antithèse du «qui tue qui»

En somme, il s’agit là d’un témoignage qui vient contredire la thèse du « qui tue qui ? » selon laquelle l’armée algérienne soufflait le chaud et le froid sur les tragiques évènements qu’a connus l’Algérie. Des assertions dont le but est de jeter l’opprobre sur les autorités algériennes pour détourner l’attention quant à l’implication de l’autre service de renseignement français qui n’est d’ailleurs pas tout blanc dans cette affaire.

Une thèse soutenue par l’ex-patron de la DST au moment des faits, Yves Bonnet. Sur ce point, il est regrettable que le juge en charge de cette enquête sur les moines reste obnubilé par une seule piste, à savoir la bavure de l’armée algérienne dans l’assassinat des moines.

Une piste qui s’avère caduque au regard des moult témoignages cités dans cette enquête. Ce qui confère d’ailleurs à cette même enquête la suspicion d’être orientée. Car la justice française ne semble pas explorer les autres pistes, comme par exemple celle relevée par l’ex-chef de la DST sur une plausible implication et manipulation de l’autre service de renseignement français, à savoir la DGSE.

Accusé d’ailleurs par l’ex-patron du service rival (DST) d’avoir tenté de manipuler Djamel Zitouni en faisant cavalier seul et en pensant écarter les services algériens et ceux de la DST en négociant avec le GIA. Il sied ainsi de rappeler, ici, les accusations édifiantes d’Yves Bonnet qui restent écartées du dossier des moines de Tibhirine.

Yves Bonnet s’interroge sur « l’absence de l’enregistrement de l’entretien au siège de l’ambassade de France à Alger, avec l’émissaire de Zitouni, et le fait qu’il soit sorti de l’ambassade dissimulé dans un véhicule diplomatique afin d’échapper à une probable filature des services de sécurité algériens ». avait-il indiqué à l’APS en juin 2009 en réaction aux accusations de Butchwalter.

Ajoutant qu’ « ils ont fait en sorte qu’il ne puisse pas y avoir de filature pour que l’émissaire reparte dans le maquis sans avoir aux trousses la DRS algérienne », avait-il déclaré, qualifiant cette manière de procéder de « crime ». Il s’est demandé aussi pourquoi à l’époque des faits le commissaire de la DST à l’ambassade de France n’a pas été informé de la venue de l’émissaire de Zitouni.

Par : Mounir Cheriffa