Le géant QatarEnergy rejoint Sonatrach et Total sur le méga-projet pétrolier Ahara

Pour la première fois, le Qatar fait son entrée officielle dans les opérations d’exploration pétrolière sur le sol algérien. C’est dans le cadre du cycle d’appels d’offres « Algeria Bid Round 2024 » que QatarEnergy a décroché un permis d’exploration, scellant un accord tripartite avec TotalEnergies et Sonatrach pour explorer le sous-sol prometteur d’Ahara. Un tournant qui pourrait redessiner les équilibres dans le paysage énergétique maghrébin. Alors que l’Algérie cherche à intensifier ses partenariats pour valoriser son sous-sol.

Selon les données communiquées par l’Agence nationale pour la valorisation des ressources en hydrocarbures (Alnaft), le groupement composé de QatarEnergy (24,5 %), TotalEnergies (24,5 %) et Sonatrach (51 %) obtient ainsi les droits d’exploration et de production dans ce périmètre stratégique.

Ahara, une terre de promesses au cœur du sud algérien

C’est dans la région d’Ahara, à l’est du pays, que le consortium a jeté son dévolu. Cette vaste zone d’environ 14 900 km² se situe à la jonction des bassins de Berkine et d’Illizi, réputés pour leur richesse en ressources fossiles.

Le choix d’un opérateur étranger n’est pas anodin. C’est TotalEnergies qui mènera la phase d’exploration, avec l’appui technique et stratégique des deux autres parties. La compagnie nationale algérienne conserve toutefois la majorité du capital. Conformément à la législation locale encadrant les investissements étrangers dans les hydrocarbures.

تعزيزاً لرقعة تواجدها في شمال أفريقيا

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— QatarEnergy (@qatarenergy) June 18, 2025

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Dans un communiqué, le ministre d’État qatari à l’Énergie, Saad Sherida Al-Kaabi, s’est félicité de cette première percée : « Nous sommes très heureux de nous voir confier les droits d’exploration et de production dans la zone d’Ahara. Ce qui marque notre première présence dans le secteur de l’exploration en Algérie, un pays frère. »
Une déclaration qui illustre l’ambition du Qatar de renforcer sa présence en Afrique du Nord et de diversifier ses partenariats énergétiques.

Une stratégie algérienne de diversification des partenaires

Au total, cinq permis ont été attribués lors de ce cycle d’appels d’offres. Le projet d’Ahara n’est que l’un des volets d’une stratégie plus large visant à attirer des acteurs internationaux diversifiés. Voici la liste des consortiums retenus :

1. Ahara (Est algérien) : QatarEnergy – TotalEnergies – Sonatrach
2. Reggane II (Adrar) : ENI (Italie) – PTTEP (Thaïlande) – Sonatrach
3. Zerafa II (Ahnet Gourara) : ZPEC (Chine) – Sonatrach
4. Toual II (Berkine) : Zangas (Autriche) – Filada (Suisse) – Sonatrach
5. Guern El Guessa (Gourara-Timimoun) : Sinopec (Chine) – Sonatrach

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Ce nouveau tournant stratégique illustre la volonté de l’Algérie de conjuguer expertise locale et savoir-faire international. « Les contrats seront conclus avec Sonatrach dans les prochains jours », a précisé le ministre de l’Énergie Mohamed Arkab, relayé par des médias officiels. La signature définitive est attendue d’ici au 30 juillet, selon Mourad Beldjehem, président de l’Alnaft.

QatarEnergy décroche un contrat inédit en Algérie : un enjeu économique majeur pour l’Algérie

L’Algérie tire plus de 90 % de ses revenus en devises de ses exportations d’hydrocarbures. Dans ce contexte, multiplier les partenariats et moderniser l’exploration constitue un impératif stratégique. Le bassin de Berkine, déjà bien connu pour ses ressources, reste un pôle central de l’industrie pétrolière nationale.

L’implantation du Qatar à travers QatarEnergy constitue donc un signal fort. Pour Doha, c’est aussi un moyen d’étendre sa présence géopolitique dans une région où les intérêts énergétiques se croisent avec les enjeux diplomatiques.

Quant à TotalEnergies, sa position d’opérateur démontre la place privilégiée qu’elle continue d’occuper dans les grands projets énergétiques algériens, malgré la diversification recherchée par Alger.

En somme, QatarEnergy s’implante pour la première fois en Algérie aux côtés de Sonatrach et TotalEnergies, avec pour objectif commun d’exploiter le potentiel du sous-sol d’Ahara. Ce projet testera, dans les mois à venir, la solidité de cette nouvelle collaboration et la rentabilité du périmètre exploré.