L’opposition a organisé des rassemblements dans plusieurs wilayas.
Alors que les partis de l’opposition se sont déployés pour dénoncer l’exploitation du gaz de schiste, les partis au pouvoir étaient mobilisés et accusaient l’opposition de vouloir déstabiliser le pays.
La journée d’hier, 24 février, était particulièrement chaude. Dans une atmosphère tendue, sous des conditions climatiques clémentes, la confrontation entre le pouvoir et l’opposition a eu lieu. Un véritable bras de fer qui a opposé les deux parties sous fond de polémique sur l’exploitation du gaz de schiste, sans dégât heureusement. Le seul dégât est le coup dur porté à la démocratie et la liberté de manifester, en raison de l’empêchement du rassemblement prévu au niveau de la place de la Grande-Poste à Alger. Profitant du double anniversaire de la création de l’Ugta et de la nationalisation des hydrocarbures, les partis de l’opposition et ceux du pouvoir ont investi le terrain pour protester contre l’exploitation du gaz de schiste pour les premiers et célébrer l’évènement, pour contrecarrer l’opposition, pour les seconds.
Côté opposition, des rassemblements ont été organisés dans plusieurs wilayas du pays, à l’appel de l’Instance de suivi et de concertation, où sont regroupés les membres de la Coordination nationale pour les libertés et la démocratie et le Pôle des forces de changement. Mais les regards se sont focalisés sur la Grande-Poste où s’étaient rassemblés les dirigeants des partis membres de l’Instance.
Pour contrer la manifestation, les autorités ont transformé la place en un lieu de fête et de folklore avec des festivités célébrant le double anniversaire. Aussi, un dispositif sécuritaire très impressionnant a été déployé pour empêcher le rassemblement antigaz de schiste. Sur cette place, une image un peu atypique s’est offerte aux Algérois. Des dizaines de citoyens chantaient sous les airs de la zorna et des troupes folkloriques, en présence des officiels, au moment où d’autres, à quelques dizaines de mètres seulement manifestaient, encadrés par un service d’ordre. La mobilisation dans les autres wilayas du pays varie d’une wilaya à une autre. A Béjaïa, ils étaient près d’un millier, alors qu’à Constantine, à peine une centaine de personnes sont sorties manifester et exprimer la solidarité avec les habitants de In Salah qui protestent contre le gaz de schiste depuis près de deux mois.
Côté pouvoir, les dirigeants des partis membres du gouvernement se sont déployés pour accuser l’opposition de vouloir déstabiliser le pays et appeler les citoyens à ne pas répondre à ses appels. Le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, accompagné du patron de l’Ugta, Abdelmadjid Sidi Saïd, étaient à Oran et Ouargla pour célébrer le 24 Février.
Lors de son discours à Oran, M.Sellal a accusé l’opposition de vouloir déstabiliser le pays en voulant mobiliser à travers la rue. «Avant on déstabilisait à partir du Nord maintenant le tour est venu pour le Sud» a t-il lancé, ajoutant que l’Algérie est souveraine, et ne «subit aucune pression extérieure pour exploiter le gaz de schiste».
Le secrétaire général du FLN, Amar Saâdani, a animé, pour sa part, un meeting populaire à Annaba où il s’est attaqué aux adversaires du président Bouteflika et à la patronne du Parti des travailleurs, De son côté, le TAJ de Amar Ghoul a célébré le double anniversaire par une conférence en son siège à Alger.