Les pays en développement et émergents ont indiqué vendredi à Washington que leurs perspectives économiques seraient moins favorables que par le passé en raison du durcissement des conditions de financement, des tensions géopolitiques, du ralentissement de la croissance par rapport à l’avant-crise dans les pays avancés, du fléchissement de la croissance des échanges commerciaux et du recul des cours des produits de base.
A l’issue de sa réunion tenue dans la capitale fédérale américaine à la veille de l’ouverture de la réunion de printemps du FMI et de la Banque mondiale, le G24, dont l’Algérie est membre, ont affirmé que s’ils étaient encouragés par l’affermissement de la reprise dans les principaux pays avancés, ils relèvent cependant que la croissance reste modeste et exposée à des »risques considérables ».
Les pays émergents et les pays en développement »ont fort souffert des effets négatifs cumulés de l’environnement extérieur difficile et des turbulences récentes sur les marchés financiers », a commenté ce groupe.
En dépit de ces conditions difficiles, de nombreux pays à faible revenu, notamment en Afrique subsaharienne, ont pu maintenir une croissance élevée en menant une politique économique généralement bien conçue, a rappelé le G24, tout en exprimant son inquiétude des problèmes que rencontrent les petits pays en développement ainsi que les pays fragiles et touchés par un conflit, dont certains restent »très endettés et vulnérables », et font face à des perspectives de croissance limitées.
Le G24 inquiet des problèmes des pays arabes en transition
Par ailleurs, le G24 a appelé les pays qui émettent des monnaies de réserve, à coordonner leur action à l’échelle multilatérale pour atténuer les répercussions négatives de la politique monétaire et à redoubler d’efforts pour stimuler la demande mondiale, comme ils ont demandé un accès adéquat aux dispositifs de sécurité financière, notamment ceux des institutions financières internationales.
A ce propos, les pays de ce groupe se sont dits »particulièrement préoccupés » par les problèmes auxquels sont confrontés les pays arabes en transition qui n’ont pas encore reçu le plein appui de la communauté internationale.
Ils ont également exhorté les institutions financières internationales à faire preuve de souplesse avec ces pays, étant donné leurs problèmes politiques et socio-économiques.
Concernant la réforme du FMI, le G24 a exprimé sa »profonde déception » que les réformes des quotes-parts et de la gouvernance du FMI, arrêtées en 2010, n’aient pas encore pris effet du fait que les Etats-Unis, l’actionnaire principal de l’institution, ne les aient pas ratifiées.
»Cela hypothèque sérieusement la crédibilité, la légitimité et l’efficacité du FMI, et entrave la capacité d’opérer d’autres réformes nécessaires et de satisfaire aux engagements à l’avenir », a déploré le G24.
La réforme du FMI pour une meilleure représentation des pays en développement
En effet, il a expliqué que l’objectif fondamental des réformes des quotes-parts et de la gouvernance est de refléter l’évolution fondamentale de l’économie mondiale et d’accroître la représentation des pays émergents et des pays en développement, y compris des pays pauvres.
Dans ce sillage, le G24 a réitéré son appel en faveur d’un troisième siège au Conseil d’administration du FMI pour l’Afrique subsaharienne, à condition que cela ne se fasse pas au détriment d’autres sièges de pays émergents et de pays en développement.
Il est à rappeler que le G24 a été créé en 1971 pour coordonner la position des pays en développement sur les questions relatives au système monétaire et financier international et pour veiller à faire valoir leurs intérêts dans les négociations monétaires internationales.
Il se réunit deux fois par an, avant les réunions FMI et de la BM, pour permettre aux pays en développement d’aborder au préalable les points inscrits à l’ordre du jour.