Le front social s’apaise pendant le mois de Ramadhan,Le gouvernement peut souffler

Le front social s’apaise pendant le mois de Ramadhan,Le gouvernement peut souffler
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La tension a baissé de plusieurs crans

Le mois sacré est venu à point nommé au secours du gouvernement, débordé qu’il est par la tension sur le front social.



Le gouvernement algérien n’aura pas fort à faire pendant tout le mois de Ramadhan. Les mouvements de contestation dans les secteurs les plus perturbés durant ces derniers mois observent une pause, histoire de ne pas pénaliser les citoyens durant le mois sacré. Cela, bien sûr, avant de reprendre juste après l’Aïd, période qui coïncide avec la rentrée sociale.

Le gouvernement pourra dès lors décompresser. Après le retour des vacances, les ministres n’auront pas un programme chargé à part quelques réunions avec le Premier ministre et les auditions des soirées de Ramadhan initiées par le Chef de l’Etat.

LG Algérie

Le front social, après plusieurs mois d’effervescence, s’apaise et la tension a baissé de plusieurs crans.

A part quelques mouvements de protestation de circonstance sans envergure, aucune grève, aucune marche, aucun sit-in n’est envisagé pour ce mois.

Ceux qui étaient programmés ont été ajournés pour le mois de septembre prochain. C’est dire que ce mois de Ramadhan sera un mois de répit pour le front social.

Les ministres de la Santé, des Transports, de l’Habitat et de l’Intérieur peuvent respirer enfin après avoir subi l’offensive «fil à retordre» des syndicats de leurs secteurs respectifs.

En attendant, bien sûr, ce que décideront les représentants des travailleurs de ces secteurs après le mois sacré, ayant déjà promis une rentrée chaude. Par ailleurs, la grève qui a secoué Air Algérie risque de ressurgir si les négociations actuelles entre la direction et les PNC ne débouchent pas sur un accord. Idem pour le secteur de la santé paralysé pendant plus de trois mois par les médecins résidents qui ont décidé finalement de suspendre leur grève en attendant la prochaine rentrée. Leurs revendication n’ayant pas été satisfaite, les hôpitaux risquent de connaître la même situation d’asphyxie dès septembre prochain. Les travailleurs des communes menacent, quant à eux, de déclencher un mouvement de grève en septembre si d’ici-là leurs doléances restent lettre morte. Pour le secteur de l’habitat, les émeutes du logement ne font plus l’actualité depuis quelques jours.

Sur le terrain, rares sont les mouvements de protestation qui subsistent en ce début du mois de jeûne. Celui des transporteurs de la wilaya de Tizi Ouzou, en grève depuis le 24 juin 2011, est le plus significatif. Ces derniers demandent la réouverture de l’ancienne gare routière délocalisée dans un autre lieu de la ville, mais les autorités de la wilaya et même le ministère de tutelle rejettent cette demande.

La tonalité contestataire populaire nous vient de Tizi Ouzou dont une manifestation des jeunes chômeurs a meublé le premier jour du Ramadhan.

En effet, plusieurs dizaines de jeunes chômeurs de la ville des Gênets sont descendus, avant-hier, dans la rue pour protester contre leur empêchement par la police d’installer des étals sur les trottoirs de la ville.

Les agents de l’ordre sont intervenus pour dissuader les vendeurs informels d’installer leurs étals, ce qui a donné lieu à des échauffourées.

Quelques heures après ces incidents, ce sont les jeunes chômeurs qui ont réinvesti la rue et ont bloqué l’artère principale de la ville.

Durant le premier jour du mois de Ramadhan, une autre manifestation a été enregistrée dans la wilaya d’El Tarf à l’extrême Est du pays. Une centaine de personnes de la localité de Sidi M’barek, relevant de la commune de la daïra de Ben M’hidi, ont fermé la RN44, reliant la ville de Annaba à celle d’El Kala. Les manifestants ont exprimé leur colère suite à leur exclusion de la liste des bénéficiaires de logements du programme de l’éradication de l’habitat précaire.