Demande de logements, dénonciation de conditions de mal-vie ou d’exclusion, déficit criant en termes de communication entre gouvernants et gouvernés, ce sont là quelques-uns des ingrédients qui enflamment de nouveau plusieurs régions du pays.
Emeutes, blocage de voies de circulation, affrontements plus au moins violents ainsi que des actions de saccages de biens publics et privés, ces éléments de contestation auquel ont recours beaucoup de citoyens pour faire valoir leurs doléances reprennent de plus belle depuis quelque temps.
On assiste en effet depuis quelques jours à une succession de manifestations dans différentes régions du pays dans le sillage desquelles des centaines, voire des milliers de personnes dénoncent leur exclusion des programmes de relogement et réclament une amélioration de leurs conditions de vie.
Cela ne concerne pas uniquement les villes de l’intérieur du pays comme tel était le cas la semaine écoulée à Laghouat où les manifestants ont exigé le départ du wali, mais également des grandes villes algériennes, à l’exemple d’Oran et d’Alger.
VIVE TENSION À BARAKI
Baraki, localité algéroise située au sud de la capitale, a vécu dans la nuit de dimanche à lundi des moments de vive tension. Des émeutes ont éclaté. A l’origine de celles-ci, le relogement.
Des dizaines de manifestants qui ont déjà protesté mercredi dernier contre la suppression de l’opération de relogement sont revenus à la charge dans la soirée de ce dimanche. De violents affrontements ont eu lieu entre les émeutiers et les services de sécurité, indique-t-on.
Un dépôt de marchandises a été saccagé puis incendié, ont ajouté nos sources. Celles-ci expliquent qu’une délégation des protestataires a été reçue dans la journée de dimanche par le wali délégué de Baraki.
Ce dernier, témoigne-t-on, n’a pas réussi, semble-t-il, à convaincre les membres de la délégation du fait que l’annulation de l’opération de relogement ne relève pas de son ressort mais plutôt des services de la wilaya d’Alger.
C’est pourquoi les citoyens de Baraki vraisemblablement mécontents de la réponse formulée par le wali délégué ont décidé d’investir la rue dans la soirée. A rappeler que la localité de Baraki n’est pas la seule à vivre ce genre de situation au niveau de la capitale. Les mêmes scènes d’émeutes ont été signalées dans la localité de Douéra dans la matinée de dimanche dernier, a-t-on appris de sources locales. A l’origine de ces protestations, la question de l’accès au logement.
LA PROTESTATION À L’OUEST ET AU CENTRE DU PAYS
Le problème du logement a également provoqué en ce début de semaine des moments de tension à Oran, capitale de l’ouest algérien, où des citoyens mal logés ont investi la rue, croyant sans doute qu’en agissant de la sorte, c’est la meilleure manière d’attirer l’attention des autorités pour prendre en charge leurs doléances.
D’autre part, on apprendra que des citoyens de Bouira sont sortis hier dans la rue également pour réclamer des logements décents auprès des autorités ainsi qu’une amélioration dans les conditions de leur vécu social.
Il est noté qu’à propos des dysfonctionnements désormais avérés dans les opérations d’octroi de logements, Nourredine Moussa, ministre de l’Habitat et de l’Urbanisme, qui réunissait ce dimanche les cadres de son secteur, a responsabilisé les assemblées locales comme étant à l’origine des mécontentements exprimés par les demandeurs de logement.
K. A