Le froid et le chauffage, La bouteille de gaz se fait désirer

Le froid et le chauffage, La bouteille de gaz se fait désirer

En cette saison hivernale, où le thermomètre est descendu très bas avec les chutes de neige et de verglas enregistrées un peu partout aux quatre coins du pays, le recours à toutes sortes de moyens pour se réchauffer devient plus que légitime.

Les appareils de chauffage fonctionnant généralement en énergie électrique ou au gaz, les citoyens se tournent, dès lors, vers les moyens dont ils disposent sur ce plan-là. Les engins fonctionnant à l’électricité étant nettement plus dépensiers du point de vue consommation, vu le coût du kilowatt d’électricité rapport au gaz naturel, les ménages choisissent généralement le gaz.

Malheureusement, certaines localités, au niveau de la wilaya d’Oran et même des quartiers, ne sont pas raccordés au gaz naturel et n’ont d’autre recours que de se rabattre sur la bouteille de gaz butane, à l’exemple des petites agglomérations, au niveau de la Corniche oranaise, dont l’introduction du gaz naturel est toute récente, comme Cap Falcon, Bousfer-plage, etc., où les habitants sont obligés d’utiliser la bouteille de gaz, aussi bien pour la cuisson que pour le chauffage.

De ce fait, la butane devient indispensable au quotidien et sa disponibilité en nombre suffisant pour parer à toute urgence.

Cependant, il s’avère que, très souvent, notamment en saison hivernale, vu la large utilisation de la fameuse bonbonne, que la demande dépasse l’offre, car même ceux qui sont raccordés au gaz naturel, pour une bonne partie d’entre eux, continuent d’utiliser leurs anciens réchauds, qui fonctionnent au gaz butane.

Cette situation entraîne forcement une insuffisance dans le circuit de commercialisation, qui se répercute sur le prix de la bouteille, qui grimpe considérablement et frôle, très souvent, les 300 DA.

Pour D. Chérif, 52 ans, qui habite à la nouvelle cité Plateau à Arzew, qui n’a toujours pas été raccordée au gaz naturel et ce, depuis bientôt deux années, l’utilisation des bouteilles de gaz est un véritable calvaire pour lui et sa famille.

«Je ne vous cache pas que j’attends avec impatience le branchement au gaz naturel, car la bouteille de butane nous empoisonne la vie.

En plus du fait qu’il faut se déplacer, parfois à plusieurs endroits, pour trouver facilement la recharge, il faut trimbaler la bonbonne. En ce qui me concerne, ayant plusieurs à la maison, je prends mes précautions pour ne pas avoir à effectuer ces démarches à maintes reprises.

Il faut les faire monter jusqu’au 3e étage, là où j’habite et, croyez-moi, ce n’est pas rigolo du tout. Et puis, je me considère comme nanti puisque j’ai un véhicule. Alors qu’en est-il pour ceux qui n’ont en pas ?».

B. Ali, 48 ans, résidant à la cité des 1.500 logements IUSTO, rencontré en train de se débattre avec une bouteille de gaz butane, qu’il venait de recharger chez le dépositaire du coin, nous expliquera pourquoi il n’utilise pas le gaz de ville, vu que la cité est raccordée depuis longtemps.

«Après avoir reçu une facture salée de la Sonelgaz en raison d’une forte utilisation du gaz de ville, il y a de cela presque une année, j’ai commencé à faire des économies en utilisant le gaz butane pour la cuisine et en hiver pour le chauffage et, croyez-moi, j’ai gagné plusieurs centaines de dinars.

De plus, comme j’habite au rez-de-chaussée et que je suis véhiculé, cela ne me gêne pas trop et puis nous nous sommes habitués à cela.» En ce qui concerne AB Rachid, 56 ans, qui habite à Haï El-Hamar à Gdyel, le fait de courir après la bonbonne de gaz lui a donné à réfléchir et il a fini, selon lui, à trouver la solution pour minimiser l’utilisation du gaz, notamment en hiver, puisque désormais il se chauffe au feu de bois.

«Le week-end, lorsque je ne travaille pas, je ramasse du bois sec au niveau des bois situés aux alentours et je le stocke dans la cour de ma maison, loin des intempéries pour l’utiliser afin de chauffer l’intérieur en hiver.

Pour cela, j’ai confectionné une cheminée de fortune avec évacuation vers l’extérieur et je suis entièrement satisfait de cela», tiendra-t-il à affirmer.

Sur autre registre, l’hiver met à nu chaque année la gestion des collectivités locales en ce qui concerne le chauffage en milieu scolaire.

En dépit du fait que beaucoup d’écoles primaires sont raccordées au gaz naturel, les appareils souffrent très souvent d’un manque d’entretien alors que, en milieu rural où le gaz de ville n’a pas encore fait de pénétration, la bouteille de gaz butane s’avère aussi précieuse que nécessaire, car nettement moins polluante que le gazole qui nécessite, en plus, un mode d’emploi assez ardu.

Les citoyens, qui ont recours à ce moyen pour leur usage domestique, plus particulièrement ceux qui se trouvent dans les zones, où le gaz de ville est absent, ne comprennent pas pourquoi l’approvisionnement en gaz butane se raréfiant chaque hiver. La distribution aléatoire par ceux censés assurer la couverture de cette «denrée» demeure une problématique aux yeux des citoyens.

En attendant que la réponse soit trouvée, ces derniers continueront de courir après la bouteille, qui se fait rare dès l’approche de la saison froide, pour être écoulée à prix d’or par les spéculateurs d’un nouveau genre.

BB Ahmed