On peut s’appeler Ouyahia et être dans l’opposition. C’est le cas de Laïfa Ouyahia, frère du Premier ministre et candidat aux législatives sur les listes du Parti national libre (PNL).
Dans un entretien accordé au journal arabophone il évoque son parcours politique et assume pleinement ses divergences d’opinion avec son frère. C’est d’ailleurs ces mêmes divergences qui l’ont poussé à ne jamais rejoindre le RND. Il reconnaît avoir souffert de porter son nom de famille qui, dit-il, lui a porté préjudice sur un plan politique. Cela ne l’a pas empêché de militer dans un «petit» parti et de faire connaître les idées de ce dernier plutôt que d’évoquer le parcours de son frère. Les deux hommes ne se voient pas beaucoup. «Presque plus depuis le décès de notre mère», avoue le frère d’Ouyahia qui profite de cette sortie médiatique pour affirmer que l’entreprise de transport des étudiants n’appartient ni à son frère ni à la famille Ouyahia. «De simples rumeurs», dit-il. Il en profite pour commenter le bilan de son frère à la tête du gouvernement. «Un échec cuisant», estime le frère du chef du gouvernement. «Le bilan du gouvernement est négatif et la politique Ouyahia a été un échec», assène-t-il, se disant non favorable à un quatrième mandat pour Bouteflika qui, dit-il, a fait une erreur en briguant le troisième. Evoquant son parti, il dit qu’il est «contre toute forme d’exclusion. Nous n’y cataloguons pas les individus sur la base de la tenue vestimentaire ni pour cause de gandoura mais nous ne sommes pas pour le retour du Fis dissous, il a été dissous par décision de justice », mais, avertit-il, cela ne doit pas servir de prétexte pour faire passer le courant islamiste pour un épouvantail. Il n’exclut pas de s’associer avec ce courant car, dit-il, «pour le bien de l’Algérie, on s’alliera même avec le diable». Et de conclure qu’il n’a nullement l’intention de quitter l’opposition…
Synthèse N. I.