Ce rendez-vous qui doit se dérouler pour la deuxième année consécutive en territoire sahraoui occupé par le Maroc a été boycotté par l’ONU, l’Unesco, l’Union européenne.
Peu importe Mohammed VI qui ne craint pas les déconfitures revient à la charge dans le sillage de ce contingent constitué de centaines de ses sujets envoyés à partir de Casablanca avec escale à Alger pour rejoindre très probablement les rangs de Daesh en Libye. Un cadeau royal, empoisonné, pour l’Algérie. Comme ces tonnes de cannabis, en provenance des terres royales déversées sur son territoire. Et lorsqu’il s’agit de la question sahraouie, le pouvoir marocain sort automatiquement ses armes fatales: la manipulation, la désinformation et la fourberie. C’est le cas pour le Forum de Crans Montana qu’il a réussi à corrompre dans la perspective de cautionner son annexion du Sahara occidental. La date choisie pour la tenue de cet événement n’a rien de fortuit. Le Forum de Crans Montana qui doit se tenir 17 au 22 mars à Dakhla précède d’un mois à peine le vote d’une nouvelle résolution par le Conseil de sécurité qui doit prolonger le mandat de la Minurso (Mission des Nations unies pour l’organisation d’un référendum au Sahara occidental). Notre voisin de l’Ouest qui a mis sous sa coupe le Sahara occidental rêve d’un blanc seing qui officialiserait sa forfaiture. Sauf qu’il a la mémoire courte. Cette offensive avait tourné en eau de boudin l’an passé. Ce rendez-vous qui doit se dérouler pour la deuxième année consécutive en territoire sahraoui occupé par le Maroc a été boycotté par l’ONU, l’Unesco, l’Union européenne… alors qu’aucun chef d’Etat ou de gouvernement en exercice n’y a pris part. Un échec retentissant pour la diplomatie du Royaume alaouite. Au point où même le souverain chérifien ne s’est pas rendu à ce rendez-vous qui devait «conforter» l’occupation des territoires sahraouis par le Maroc. La désillusion était à son comble. La gifle retentissante. L’Algérie s’était démenée et a fait étalage de tout son savoir diplomatique pour faire échec à cette énième fallacieuse tentative. L’Algérie avait lancé un appel au boycott de ce «rendez-vous fantoche» lors de la 24ème session ordinaire de la Conférence des chefs d’Etat et de gouvernement de l’Union africaine qui s’est tenue à Addis-Abeba (Ethiopie). Un appel qui avait eu un large écho. «Nous, chefs d’Etat et de gouvernement de l’Union africaine, lançons un appel aux Etats membres de l’UA, à la société civile et à toutes les organisations pour qu’ils ne participent pas à ce Forum prévu du 12 au 14 mars 2015 dans la ville occupée de Dakhla (Sahara occidental)», avait souligné la condamnation adoptée à l’unanimité par l’UA le 31janvier 2015. Le Royaume-Uni y avait adhéré alors que la Directrice générale de l’Unesco avait apporté un démenti fracassant à l’annonce de sa participation à cette rencontre. «Permettez-moi de souligner que l’Unesco, comme vous le savez, ne saurait s’associer à un Forum dont la prochaine édition se tiendra à Dakhla, territoire contesté aux fins du droit international et aux termes des résolutions pertinentes du Conseil de sécurité des Nations unies, auxquelles notre organisation est tenue de s’aligner et de se conformer» avait écrit Irina Bokovadans une lettre datée du 19 février 2015 adressée au président exécutif du Forum de Crans Montana, Jean-Paul Carteron, un Français d’origine établi en Suisse, marionnette du Makhzen. Des médias à la solde du pouvoir marocain avaient fait état avec insistance de la participation de Mme Bokova à ce rendez-vous. Le Makhzen qui n’a pas retenu la leçon tend l’autre joue. Cette seconde claque inévitable pour Mohammed VI atteste du penchant inévitable de la diplomatie royale au masochisme.