Le chef de l’État atteste que ces élections seront la mise en application des réformes politiques annoncées en avril 2011 et qui visent à “promouvoir le processus démocratique” et à “prémunir notre pays de toute convulsion ou agitation, ou encore de la réédition de la tragédie nationale”.
L’abstention fait-elle donc peur au régime à tel point que le chef de l’État ne rate aucune de ses sorties publiques pour inciter les citoyens à se rendre aux urnes, le 10 mai ? À l’occasion de la Fête du travail, Bouteflika a, pour la cinquième fois depuis le 18 février dernier, appelé les Algériens à aller voter massivement lors des prochaines législatives car, estime-t-il, “chaque membre de la collectivité nationale devrait être conscient que sa participation au rendez-vous électoral du 10 mai revêt une importance considérable à plus d’un titre”. Il assure, pour l’occasion, que ce rendez-vous électoral “diffère des échéances précédentes du fait que ces élections détermineront les perspectives d’avenir et auront un impact sur la destinée du pays”, rééditant ainsi ses appels des 18 et 24 février, du 19 mars et du 16 avril.
Quelles sont ces perspectives d’avenir pour le pays ? Bouteflika considère que ces élections seront la mise en applications des réformes politiques qu’il a annoncées en avril 2011 “afin de promouvoir le processus démocratique et de prémunir notre pays de toute convulsion ou agitation, ou encore de la réédition de la tragédie nationale”. Louisa Hanoune, un des farouches soutiens du Président, a estimé que le Parlement qui a eu à voter ces lois les a vidées de leur sens. Elle a même appelé Bouteflika à intervenir pour sauver ses réformes.
Concernant son engagement à organiser des élections propres et transparentes, Bouteflika a souligné que la nouvelle loi organique relative aux élections “énonce toutes les garanties requises pour l’organisation d’élections transparentes, sincères et équitables”.
Ces garanties du respect du choix des Algériens, lors du prochain scrutin, permettront “de consolider la démocratie et autoriseront l’expression de la volonté populaire en toute transparence et en toute probité”.
Toujours dans la même rhétorique que celle des partis en lice, le premier magistrat du pays présente les prochaines élections comme un paravent contre toute tentative étrangère de déstabiliser le pays. Ainsi, il considère qu’une forte participation ouvre la voie “à la consolidation des assises de l’État et qu’un État fort est un État capable de défendre le citoyen et de sauvegarder la souveraineté nationale et la cohésion du pays, dans un contexte international prêtant à de multiples interrogations”.
Dans la foulée, Bouteflika exhorte les travailleurs et les jeunes, en particulier, à voter “en toute liberté et responsabilité”. Cet appel du pied aux jeunes pour faire du 10 mai un autre 1er Novembre sera une occasion pour cette frange de la société “d’exprimer sa volonté”, car “elle est la première concernée par les réformes que nous avons initiées et nous comptons sur elle pour (…) protéger la patrie et le peuple”.
“J’appelle les citoyennes et les citoyens à assumer leurs responsabilités”, a-t-il encore souligné, ajoutant qu’une forte participation est un moyen “de raffermir la cohésion de notre société, renforcer sa solidarité et doter l’Algérie d’une ambition qui soit à la mesure des défis auxquels elle se trouve confrontée”.
M M