Le Fonds de régulation des recettes conforté de plus de 40% du PIB

Le Fonds de régulation des recettes conforté de plus de 40% du PIB

La loi de finances complémentaire consacre plus de ressources, de l’ordre de 25%, sur l’aspect compensation des prix, a indiqué hier le ministre des Finances, M. Karim Djoudi.

Cette compensation touche le lait, le blé dur et tendre élargi aux légumes secs par une entité chargée de réguler les prix, comme il y a aussi le sucre et l’huile avec un dispositif mis en place jusqu’au mois d’août, de prise en charge de la TVA, des droits de douane et, au-delà, par un dispositif de régulation automatique. Mais ce sont surtout les dispositifs de création d’emploi et de solidarité, de soutien fiscal et de prise en charge patronale qui sont importants pour permettre aux investisseurs de s’installer en créant des zones industrielles et des zones d’activité, a-t-il expliqué. Pour ce qui est de la relance des investissements par la promotion des PME, le ministre a préféré parler de consolidation de la croissance de l’outil de production nationale. Alors que la structure de production était en hydrocarbures à 70% du PIB et 30% du PIB hors hydrocarbures, le pays a enregistré une inversion de la situation avec 30% du PIB en hydrocarbures et 70% du PIB hors hydrocarbures. Le taux de chômage a enregistré une baisse pour se situer à 10%, et il y a une croissance du crédit à l’économie de l’ordre de 16%. Ceci montre, a-t-il noté, que le pays se trouve dans une logique de confortement. Pour ce qui est du déficit budgétaire — de 33% du PIB — prévu par la LFC 2011, il devrait se situer autour de 10%, en dehors de certaines dépenses à caractère ponctuel, au titre des dispositifs de prise en charge des mesures socioéconomiques prises par le Conseil des ministres. Parmi les dépenses qui ont pesé sur ce déficit, il cite le soutien des prix, qui a augmenté de 170 milliards de dinars, les régimes indemnitaires, avec 400 milliards de dinars avec un effet rétroactif à partir de 2008, 2009 et 2010, auxquels viennent s’ajouter 200 milliards de dinars en provisions. Il rappelle que, antérieurement, sur des déficits similaires, il a été atteint un déficit réel de l’ordre de 10%.



En ce qui concerne la gestion des réserves de change, M. Djoudi a expliqué ne pas vouloir répondre à la place de la Banque d’Algérie qui privilégie, comme partout ailleurs dans le monde, une gestion sécurisée du capital du pays, mais a tout de même souligné que la conjoncture internationale étant marquée par une grande incertitude, les autorités ont opté pour une démarche prudente de protection du patrimoine extérieur du pays, précisant qu’une démarche pour une gestion active de nos ressources a déjà été engagée. Il a également affirmé qu’Algérie Poste et la Banque d’Algérie travaillent en étroite collaboration pour trouver une solution au problème des liquidités au niveau des bureaux de poste. A une question sur un éventuel retour au crédit à la consommation, il a fait savoir qu’un tel crédit est certes utile, mais qu’il est tributaire de l’émergence d’une production nationale et de la mise en place d’une centrale de risque des ménages, qui est en phase de constitution au niveau de la Banque d’Algérie, chargée de contrôler et de suivre l’endettement des ménages afin de les protéger contre le surendettement. M. Djoudi a également abordé un certain nombre de questions, soulignant que le Fonds de régulation des recettes a été consolidé, passant de 4.300 milliards à 4.800 milliards de dinars, soit plus de 40% du PIB. Quant au recours à une loi de finances complémentaire, il explique qu’elle n’est pas spécifique à l’Algérie, et qu’un pays comme la France par exemple, y a recours plusieurs fois dans l’année pour apporter des corrections et des réponses en termes de ressources pour les décisions du Conseil des ministres, notamment, dans le cas de notre pays. Pour ce qui est du financement des projets d’investissement, il rappelle que le gouvernement souhaite partager le risque par le fonds national d’investissement à hauteur de 34% et estime légitime le fait que les banques comme entités commerciales soient prudentes sur des projets qui présentent des incertitudes. Il a également mis l’accent sur l’importance des mesures favorables aux entreprises, notamment la décision de l’assainissement qui représente un montant de 500 milliards de dinars, bonification, soutien financier, foncier, etc.

Farid B.

LFC 2011 : Le premier Argentier du pays répond aujourd’hui aux députés

C’est aujourd’hui que le premier Argentier du pays aura à répondre aux interrogations des membres de l’APN au sujet du projet de la loi de finances complémentaires (LFC). Pas moins de 126 députés se sont inscrits au débat général sur cette loi qui apporte des correctives à la loi de finances initiale. Il faut dire que la LFC 2011 n’a inclus aucun nouvel impôt ou nouvelle taxe. Au contraire elle est porteuse de mesures socioéconomiques salutaires.

D’ailleurs, les parlementaires ont été unanimes à souligner l’importance des mesures contenues dans le texte relatives à la révision du régime indemnitaire, au soutien des prix de certains produits alimentaires de base, à l’encouragement de l’investissement et des entreprises. `

Ils ont cependant émis des craintes quant à la fragilité du budget basé sur le prix du pétrole. Ils ont appelé à des alternatives de financement, à la mise au point de stratégies à long terme, à la réduction de la facture des importations notamment alimentaires par le soutien du secteur agricole. Le député FLN El Ayachi Daadoua a estimé que le projet, de loi « répond aux aspirations des jeunes en termes d’opportunités d’emploi » appelant toutefois au changement des mentalités, à la modernisation des banques et à la dynamisation des mécanismes de lutte contre « la corruption » afin d’être en conformité avec les mesures inscrites dans ce cadre. Le député RND Ahmed Maouche a, pour sa part, salué les nouvelles mesures relatives à l’emploi, au logement, au soutien des prix et aux salaires. Le député Baizid Belarbi du même parti a, quant à lui, affirmé la nécessité d’élaborer une stratégie à long terme pour maîtriser les prix des produits de base.

Pour Larbi Allali (RND) le soutien des prix des matières de large consommation, doit « bénéficier aux catégories défavorisées seulement », une demande relayée par le député FLN, Abdelmalek Tachrift. Le député MSP, Zine Eddine Medkhane, s’est interrogé sur les raisons du recours systématique aux lois de finances complémentaires, estimant que les mesures prises par le gouvernement pour réguler les prix ne sont que des « calmants », soulignant, à son tour, l’importance d’appliquer une politique à long terme dans ce domaine. Tayeb Chouaki du MSP s’est, lui aussi, interrogé sur « le motif » du recours à l’effacement des dettes des entreprises au lieu de leur demander des comptes », considérant que le citoyen « n’est pas seulement un tube digestif » pour que le gouvernement consacre des sommes faramineuses pour soutenir les produits alimentaires importés. Ce député et bien d’autres ont appelé à soutenir le secteur agricole avec tous les moyens comme seule issue pour sortir de la dépendance alimentaire de l’étranger.

Mohamed El Hachemi du PT et bien que saluant les mesures relatives à l’emploi et au logement, a déploré « le fait que les barons du sucre et de l’huile aient bénéficié d’exonérations fiscales et douanières dont nous ne connaissons même pas la valeur », alors que les agriculteurs, a-t-il dit, ne bénéficient pas d’un soutien similaire