Une cellule de veille tripartite sera à la tête du fonds d’investissement social voulu par le chef de l’État.
Nicolas Sarkozy a installé vendredi matin le Fonds d’investissement social. La création de ce fonds, baptisé Fiso – et non FIS, pour éviter toute confusion avec le Front islamique du salut algérien – a été annoncée le 18 février à l’issue du sommet social qui s’est tenu à l’Élysée. François Fillon et quatre membres du gouvernement (Christine Lagarde, Brice Hortefeux, Laurent Wauquiez et Martin Hirsch) sont conviés pour l’événement, comme les leaders des cinq syndicats représentatifs (CGT, CFDT, FO, CFTC et CFE-CGC) et des trois organisations patronales (Medef, CGPME, UPA) à l’exception de Laurence Parisot, retenue à l’étranger.
L’objectif du Fiso ? «Coordonner dans une même structure les efforts en faveur de l’emploi et de la formation professionnelle de l’État et des partenaires sociaux.» Doté de 3 milliards d’euros de crédits, dont la moitié en provenance de l’État et 800 millions de fonds nouveaux (les autres ressources consistent en un recyclage de programmes existants à l’Unedic, à Pôle emploi, dans les ministères…), le Fiso a une existence limitée à deux ans : le temps de gérer les conséquences sociales de la crise. Il sera animé par une cellule de veille, composée de représentants des ministres concernés et des partenaires sociaux, chaque camp «conservant la responsabilité pleine et entière de ses financements».
«Une efficacité rapide»
Cette organisation légère et réactive est destinée à «rendre plus cohérente l’intervention des financeurs, suivre les programmes d’action décidée, proposer des ajustements et en assurer l’évaluation». Selon un responsable de l’UPA (artisans), «il s’agira de répartir au mieux les crédits de formation à notre disposition, en fonction des programmes régionaux qui nous remonteront et dans un souci d’efficacité rapide». C’est l’un des avantages – et la condition de son efficacité – du Fiso : obliger les acteurs à se parler et à décider vite.
Les bénéficiaires du Fiso sont les «victimes de la crise» : nouveaux chômeurs ne touchant aucune allocation, licenciés économiques, salariés en activité partielle ou peu qualifiés, demandeurs d’emploi en formation… Le fonds intègre donc le versement de la prime de 500 euros aux nouveaux chômeurs qui n’ont pas assez cotisé pour prétendre à une allocation. Il participera aussi au financement des indemnisations et des formations des salariés en chômage partiel, au renforcement de l’accompagnement des licenciés économiques bénéficiant d’un contrat de transition professionnelle ou d’une convention de reclassement personnalisée et sera mis à contribution pour le développement de formations pour les jeunes sans qualification.