Le fondateur de WikiLeaks, Julian Assange, s’est présenté mardi matin à la police britannique qui l’a arrêté, a annoncé Scotland Yard. Un juge devra décider ensuite de son éventuelle extradition contre laquelle Julian Assange peut faire appel. Le tribunal de Westminster statuera sur son extradition.
Le secrétaire américain à la Défense, Robert Gates, a estimé mardi en Afghanistan que cette arrestation semblait «une bonne nouvelle».
La cour de justice de Westminster, qui entendait le fondateur du site WikiLeaks, a décidé hier de le maintenir en détention jusqu’au 14 décembre en vertu d’un mandat d’arrêt européen pour une affaire de viols en Suède.
Julian Assange a affirmé que son site internet publiait «sans peur des faits dans l’intérêt public», dans une tribune publiée mardi en Australie après son arrestation à Londres, est-il rapporté.
Les révélations du site à travers la diffusion de milliers de documents militaires américains sur l’Irak et l’Afghanistan, puis de câbles diplomatiques, «n’ont pas nui à une seule personne, à ce qu’on peut savoir» jusqu’ici, écrit Julian Assange dans cette tribune publié par le quotidien The Australian.
Il compare la campagne de révélations de WikiLeaks aux reportages pendant la Première Guerre mondiale de Keith Murdoch, le père du magnat des médias australo-américain Rupert Murdoch, qui a dénoncé la manière dont les généraux britanniques ont mené la bataille de Gallipoli, ville de la partie européenne
de la Turquie, où des milliers de soldats australiens sont morts, est-il rapporté par l’AFP. «Près d’un siècle plus tard, WikiLeaks publie aussi sans peur les faits qui doivent être rendus publics», écrit-il.
L’ambassadeur américain à Berne, Donald S. Beyer, rejette toute intervention de son pays dans le blocage du compte, et que ni l’ambassade américaine à Berne ni la mission à Genève ne se sont «engagées en aucune manière dans cette fermeture», a-t-il déclaré dans une interview à la Gesamtausgabe, cité par l’agence de presse.
Mastercard a bloqué les versements adressés au site WikiLeaks
L’étau se resserre-t-il sur le site ? Mastercard, entreprise de cartes de crédit, a également bloqué lundi les versements adressés au site internet WikiLeaks. L’entreprise n’accepte pas de paiement effectué par des clients qui «soutiennent ou facilitent directement ou indirectement des actions illégales». Le site est de cette façon touché financièrement.
Interpol demande à l’Algérie d’interpeller le fondateur du site WikiLeaks
A l’instar des autres pays membres d’Interpol, l’Algérie a été destinataire d’une notice rouge, avis de recherche international à l’encontre de Julian Assange, fondateur du site WikiLeaks, apprend-on de source crédible.
Cette note ne concerne pas officiellement les mémos publiés par ce site, mais cette fois, à la demande des autorités suédoises qui souhaitent interroger ce dernier, accusé d’être «en relation avec plusieurs infractions sexuelles». Les autorités suédoises ont autorisé Interpol à rendre publique cette notice.
Le contenu de la notice rouge à l’encontre de Julia Assange, diffusée aux services chargés de l’application de la loi des 188 pays membres d’Interpol le 20 novembre dernier, est donc désormais porté à la connaissance du public par l’organisation, après autorisation officielle de la Suède à cet effet, est-il expliqué.
Il a par ailleurs été demandé à tous les Bureaux centraux nationaux (BCN) d’Interpol, dont le BCN Interpol Algérie, de veiller à ce que leurs services chargés des contrôles aux frontières soient informés de l’existence d’une notice rouge à l’encontre d’Assange, c’est-à-dire d’une demande d’identification ou de localisation d’une personne en vue de son arrestation provisoire et de son extradition.
Ce qui est considéré par des pays membres d’Interpol comme une demande valable d’arrestation provisoire, en particulier lorsqu’ils sont liés au pays requérant par un traité bilatéral d’extradition. En cas d’arrestation en vertu d’une notice rouge,
c’est la police nationale qui procède à l’interpellation dans les pays membres de l’organisation. Interpol ajoute toutefois que cette organisation internationale ne peut exiger de l’un de ses pays membres l’arrestation d’une personne faisant l’objet d’une notice rouge. Toute personne recherchée en vue d’arrestation doit être considérée comme innocente jusqu’à ce que sa culpabilité ait été démontrée, est-il expliqué.
M. A.