Un ex-commando de marine américain dément la version officielle de la Maison-Blanche sur la mort de l’homme qui a fait baver les États-Unis. Oussama Ben Laden aurait été achevé après avoir été maîtrisé. C’est la thèse défendue dans un ouvrage sur l’opération de sa neutralisation.
La révélation, si elle s’avère juste, est un pavé dans la campagne électorale du président Obama à la recherche d’un second mandat. Même si ça ne sera pas un parjure, le président des États-Unis aurait livré une version tronquée de la mort du fondateur d’Al-Qaïda ! C’est en tout cas ce que laisse entendre un membre des forces spéciales de la marine américaine (Navy Seal) qui a participé à l’opération contre la résidence du leader de la nébuleuse islamiste à Abbottabad, une banlieue résidentielle dans la capitale pakistanaise, le 1er mai 2011.
Dans son livre à paraître le 4 septembre, intitulé “No Easy Day” (une journée difficile), Mark Owen (un pseudonyme) raconte que Ben Laden n’a pas été éliminé dans sa chambre après avoir tenté de résister comme le laissait entendre la version officielle. Ben Laden était bien désarmé, mais il ne s’agissait en aucun cas d’une exécution, selon l’ex-membre des forces spéciales. Mark Owen était aux premières loges quand le milliardaire terroriste saoudien a été neutralisé. Alors qu’il grimpait l’escalier de sa grande maison d’Abbottabad, proche d’un complexe militaire pakistanais, l’un des Navy Seal a vu une tête passer en travers de la porte. “Nous étions à moins de cinq marches du dernier étage quand j’ai entendu des coups de feu tirés avec un silencieux.
Pop, pop”, relate Owen. Quand il déboule enfin dans la pièce dans la foulée du tireur, Owen aperçoit un homme mortellement blessé à terre. “Du sang et de la matière cérébrale coulaient de son crâne”, rapporte l’auteur de la “Journée difficile”, ajoutant : “Tandis que le corps de Ben Laden tressautait encore, les deux militaires pointent leur visée laser sur sa poitrine et tirent plusieurs coups jusqu’à ce qu’il ne bouge plus.” Un assassinat en règle, certainement pour que Ben Laden emporte avec lui ses secrets.
Le chef historique d’Al-Qaïda, qui était traqué depuis dix ans, croyait être à l’abri dans sa résidence d’Islamabad : dans sa chambre, les commandos ont trouvé un AK-47 et un pistolet russe non chargés !
Une autre révélation qui embarrasserait la Maison-Blanche, qui assurait avoir traité la dépouille de Ben Laden avec respect : Mark Owen raconte qu’un membre du commando était assis sur sa poitrine étendue sur le plancher de l’hélicoptère lors du vol de retour. Atteindre à la dignité des dépouilles en Afghanistan, en Irak et de Ben Laden serait-elle une spécialité des marines et GI’s ?
Il reste que ce témoignage choc arrive en pleine campagne présidentielle aux États-Unis. Obama, qui avait tiré un grand crédit politique et médiatique de l’«Opération Ben Laden», risque d’être fragilisé davantage par ce livre-brûlot. Les républicains ne manqueront pas d’en faire usage.
La stature de héros qu’Obama a voulu se donner avec la capture de Ben Laden est entachée.
D. B