Le FNI et Naftal, probables repreneurs de Michelin Algérie, selon Smain Kouadria

Le FNI et Naftal, probables repreneurs de Michelin Algérie, selon Smain Kouadria

La procédure de préemption que compte lancer le gouvernement sur l’usine Michelin Algérie pour torpiller la transaction avec le groupe Cevital d’Issad Rebrab, se précise. Le Fonds national de l’investissement (FNI) et la société de commercialisation et distribution des produits pétroliers et dérivés (NAFTAL) pourraient être candidats au rachat des actifs du fabricant français de pneumatiques en Algérie.

C’est ce qu’a appris mardi, Maghreb Emergent auprès du député du Parti des travailleurs et ex-syndicaliste d’El Hadjar, Smain Kouadria, qui affirme tenir cette information de « sources sûres ». Notre source, qui suit de très près l’évolution de cette affaire, rappelle que lors de la tripartite du 10 octobre, décision a été prise d’élargir les «prérogatives » du FNI pour lui donner la possibilité d’acquérir des actifs d’entreprises privées, en plus de ceux d’entités publiques. Le gouvernement algérien est revenu récemment à la charge pour actionner son droit de préemption sur l’usine de pneumatiques de Michelin sise à Bachedjarrah, à travers une instruction adressée par le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, au nouveau titulaire du département de l’industrie, Amara Benyounès. Le 4 septembre dernier, le SG du Ministère du développement industriel a saisi, via une correspondance, un huissier de justice pour engager une procédure pour faire invalider la transaction ave Cevital. L’huissier de justice a saisi, pour sa part, le DG de Michelin Algérie.

Une industrie en crise

Invité de la radio web Maghreb M, de Maghreb émergent, en juin dernier, le patron de Cevital a insisté sur le fait que le droit de préemption n’est pas applicable dans le cas de Michelin Algérie puisqu’il ne s’agit pas, selon lui, d’une cession du propriétaire étranger à son profit mais d’une augmentation de capital. « De toutes façons, Michelin avait pris la décision de fermer le site d’Alger. Que fallait-il faire dans ce cas-là ? Nous nous proposons de reprendre l’ensemble des collaborateurs de Michelin Algérie », a indiqué M. Rebrab. Il estime qu’ « avec une capacité de 200.000 pneus/an Michelin Algérie n’avait pas la taille nécessaire pour maintenir son activité sur un marché de 600.000 pneus pour véhicules industriels ouvert à la concurrence mondiale». Pour sa part, Igor Zyemit désormais ex-DG de la Société Michelin Algérie (SMA), a expliqué que la cession de l’usine de Bachedjarrah s’était imposée compte tenu de la crise. Il affirme que la direction a étudié la possibilité de construire une nouvelle usine plus importante, mais que cette option était « industriellement irréalisable » en raison de la crise. « Il y a une logique industrielle à laquelle nous devions nous plier », a-t-il fini par admettre.