Le Fonds monétaire international (FMI) s’attend à une croissance de 3,4% en Algérie en 2013, soutenue par la demande intérieure et la reprise dans le secteur des hydrocarbures, indique dimanche cette institution dans une déclaration, rendue publique à l’issue d’une mission à Alger.
Cette mission du FMI, conduite par M. Zeine Zeidane, a séjourné à Alger du 29 octobre au 11 novembre 2012 pour conduire les discussions dans le cadre des consultations annuelles prévues par les statuts du FMI.
Pour l’année 2012, le FMI prévoit une croissance de 2,5% en Algérie « portée par le dynamisme du secteur hors hydrocarbures, lui même tiré par la dépense publique », ajoute la même source.
L’excédent du compte courant devrait atteindre 8,2% du PIB, la hausse du prix des hydrocarbures « comprenant la baisse des volumes exportés », précise la déclaration du Fonds.
Selon le FMI, le solde courant resterait excédentaire en 2013 à 7,1% du PIB. En 2012 comme en 2013, les réserves de change devraient rester très confortables » et la dette extérieure « très limitée ».
Le secteur bancaire quant à lui « est resté solide » en 2012 et la position du Fonds de régulation des recettes (FRR), nette de la dette publique, atteint 26% du PIB, souligne le FMI.
Le Fonds estime toutefois que l’inflation s’est accélérée en 2012 et atteindrait 8,4% durant cette année.
Par ailleurs, l’institution souligne que l’expansion budgétaire des dernières années « a accru la vulnérabilité des finances publiques ». Le solde budgétaire « devrait ainsi se creuser, en raison de l’effet des hausses salariales et des paiements des rappels pour atteindre 3,7% du PIB en 2012 ».
Si le taux de chômage « est resté stable à 10% en 2011, il continue à être élevé chez les jeunes et les femmes à 21,5% et 17%, respectivement ».
Selon les estimations de l’institution, « la maîtrise de l’inflation, la viabilité des finances publiques et le renforcement de la croissance hors-hydrocarbures « constituent autant de défis importants pour l’Algérie à court et moyen termes ».
La lutte contre l’inflation « devra passer par l’utilisation coordonnée des politiques monétaire et budgétaire », relève la même source.
Pour le Fonds, « la maîtrise des dépenses courantes envisagée en 2013 est bienvenue », estimant que la politique de gestion de liquidités entamée en 2012 « devrait être maintenue et soutenue par un recours accru du Trésor au marché financier pour le financement des déficits publics ».
« Elle pourrait également être renforcée par un relèvement des taux d’intérêts, afin de ramener l’inflation dans une fourchette de 4 à 4,5% », ajoute-t-il.
Il relève également que « la viabilité à long terme des finances publiques est tributaire des ressources en hydrocarbures ».
La politique budgétaire « prudente » envisagée pour 2013 « permettra de restaurer les marges de manoeuvres et devrait être poursuivie dans le moyen terme par la maîtrise de la dépense courante et le développement des recettes non-hydrocarbures », préconise le FMI.
De même, les efforts de modernisation de la gestion des finances publiques initiés par les autorités et soutenus par un cadre budgétaire à moyen terme « devraient contribuer à une gestion plus efficace des dépenses publiques », recommande-t-il.
L’accélération de la croissance en Algérie, « qui reste inférieure à son potentiel est nécessaire pour la réduction du chômage ». »Elle devrait être appuyée par la préservation de l’investissement public et le renforcement de son efficacité », selon le FMI.
« La poursuite de la politique de change favorisant la compétitivité externe et des réformes structurelles soutenant une croissance tirée par le secteur privé et l’accroissement de la productivité globale des facteurs », figurent également parmi les recommandations du FMI.
Le Fonds souligne aussi « la nécessité de mettre en place une stratégie d’amélioration du climat des affaires, un allégement des contraintes pesant sur les investissements étrangers, une meilleure intégration au commerce international et des réformes de développement du secteur financier ».
La mission du FMI, qui a séjourné à Alger, a rencontré plusieurs ministres, de hauts responsables et cadres économiques, et des représentants de la société civile.
Cette consultation donnera lieu à un rapport des services du FMI qui sera discuté par le conseil d’administration du Fonds début 2013.
Le prêt accordé par l’Algérie au FMI contribuera à améliorer la conjoncture économique mondiale (mission)
ALGER – Le Fonds monétaire international (FMI) a salué dimanche le prêt de cinq milliards de dollars accordé par l’Algérie à l’institution internationale, soulignant qu’il s’agit d’une contribution à l’effort mondial d’améliorer la conjoncture économique internationale.
« Nous avons pensé à l’Algérie, car c’est un pays qui a une très solide situation financière extérieure. Donc, l’Algérie est tout à fait qualifiée pour contribuer à l’effort mondial d’améliorer la conjoncture économique internationale », a affirmé Zeine Zeidane, chef de mission du FMI lors d’un point de presse à l’issue de son séjour à Alger dans le cadre des consultations annuelles prévues par les statuts du FMI.
« L’Algérie gagnera certainement de cette opération », assure le représentant mauritanien de l’institution de Bretton Wood’s, ajoutant que le pays a opéré un placement « sûr, remboursable à échéance et qui dispose d’un taux de rendement assez appréciable ».
Evoquant la question de l’attractivité de l’Algérie par rapport aux investissements étrangers, M. Zeidane a estimé que la poursuite de l’amélioration du climat des affaires à travers, notamment, le renforcement des capacités des guichets uniques et l’optimisation de la flexibilité de la fiscalité sont les principaux axes de développement dans ce sens.
S’agissant de la règle 49/51% relative à l’Investissement direct étranger (IDE), il a suggéré aux pouvoirs publics de « limiter l’application de cette règle aux secteurs jugés stratégiques par l’Etat et d’ouvrir les autres activités aux IDE ».
A une question sur les perspectives à court et moyen termes de la croissance économique du pays, le chef de mission du FMI a souligné que l’ambition des autorités algériennes d’atteindre une performance à deux chiffres « pourrait être concrétisée à la faveur d’une forte demande intérieure caractérisée par un PIB annuel de 200 milliards de dollars mais aussi un marché africain en pleine expansion en dépit d’une conjoncture internationale incertaine ».
De même, un bon nombre de secteurs hors hydrocarbures pourrait contribuer à la réalisation de cet objectif et, surtout, diversifier les exportations. Il s’agit, entre autres, du BTPH, de la pétrochimie, les technologies de l’information et de la communication, l’industrie pharmaceutique et l’agroalimentaire, note M. Zeidane.
A propos de la modernisation du secteur bancaire, il a constaté que les efforts consentis par l’Etat dans ce domaine ont permis de placer les établissements algériens parmi « les plus performants de la région », appelant, néanmoins, améliorer l’accès au crédit à l’économie au profit des entreprises.