La réouverture de la frontière algéro-marocaine renforcera la croissance économique au Maghreb et accélérera l’intégration, a déclaré la semaine dernière Christine Lagarde, la directrice générale du Fonds monétaire international.
« Je pense que la libre-circulation des personnes et l’ouverture des frontières entre l’Algérie et le Maroc contribueront fortement à l’intégration économique entre les pays de l’UMA et permettront une meilleure croissance de l’économie de la région », a-t-elle déclaré, vendredi 3 février, sur Nessma TV.
Elle espère faire passer son message aux autorités algériennes à l’occasion d’une visite prévue en fin d’année.
« Je me rendrai à Alger avant la fin de cette année pour discuter avec les autorités algériennes de plusieurs dossiers, principalement ceux en rapport avec le programme économique du gouvernement algérien », a ajouté Lagarde.
Dans son dernier rapport sur l’économie algérienne, le FMI a conclu que l’économie algérienne se porte « relativement bien » malgré un climat d’incertitude économique internationale.
Le Conseil d’administration a mis en relief la solidité de la croissance en 2011, que la hausse des cours du pétrole a renforcée, grâce à son effet sur le rapport entre le solde extérieur et les recettes budgétaires du pays.
« L’effet d’entraînement du programme d’investissements publics devrait maintenir le taux de croissance hors hydrocarbures autour de 5 pour cent, et porter la croissance du PIB global à 2,5 pour cent environ », selon ce rapport publié le 27 janvier.
Mais le pays doit surmonter sa dépendance envers le pétrole et le gaz, qui sont soumis à de fortes fluctuations, a ajouté le FMI. L’augmentation des recettes générées par les hydrocarbures a été en partie absorbée par une hausse des dépenses liées à la majoration des salaires et aux transferts sociaux.
« Le budget restera déficitaire de 4 pour cent du PIB environ, l’augmentation des recettes budgétaires étant plus que compensée par une hausse de 32 pour cent des dépenses totales, en particulier des salaires de la fonction publique et des transferts », a poursuivi le FMI.
Si, de ce point de vue, les perspectives peuvent rester favorables à court terme, à moyen terme la donne risque de changer car « la stabilité financière dépend de la volatilité du cours du pétrole ». A ce jour, la croissance économique de l’Algérie « continue d’être tirée par les investissements publics et le programme de développement de la compagnie Sonatrach ».
En 2012, « le PIB hors hydrocarbures pourrait progresser de 5 pour cent, mais la production d’hydrocarbures devrait poursuivre sa baisse du fait d’une faible demande mondiale, limitant le taux de croissance globale entre 3 et 3,5 pour cent environ », a prédit l’institution financière.
L’Algérie se doit de diversifier son économie pour prévenir « les risques d’importants en cas de dégradation de la situation économique internationale et d’un repli prolongé des cours du pétrole », selon Lagarde. Des remarques reprises en écho par le ministre algérien des Finances Karim Djoudi.
Les commentaires du FMI « mettent en évidence l’objectif principal du gouvernement algérien, à savoir la diversification de l’économie pour que la part des ressources provenant de l’activité économique augmente de plus en plus », a-t-il déclaré devant le sénat le 30 janvier.