Le FMI appelle les exportateurs de pétrole à plus de rigueur budgétaire

Le FMI appelle les exportateurs de pétrole à plus de rigueur budgétaire

Le Fonds monétaire international (FMI) a salué hier les mesures d’austérité prises par les pays exportateurs de brut au Moyen-Orient qui doivent toutefois, selon lui, faire davantage pour résorber leurs déficits budgétaires, creusés par la chute des prix pétroliers.

Dans une étude intitulée « Apprendre à vivre avec du pétrole à bas prix », le FMI relève que les six monarchies du Conseil de coopération du Golfe (CCG) et l’Algérie appliquent « d’ambitieuses mesures d’assainissement budgétaire », mais que les soldes budgétaires vont se détériorer dans plusieurs pays en raison de la baisse des cours du brut.

« Un effort supplémentaire pour réduire un déficit substantiel est requis à moyen terme pour préserver la viabilité budgétaire », ajoute l’étude. Pour les pays du CCG (Arabie saoudite, Bahreïn, Émirats arabes unis, Koweït, Oman et Qatar), d’autres mesures sont nécessaires pour protéger l’indexation de leurs monnaies sur le dollar, précise le FMI.

Le Fonds met en garde les décideurs dans ces pays contre « des signes de pressions sur les liquidités dans leurs systèmes financiers et le risque de détérioration de la qualité de leurs actifs ». « De profondes réformes structurelles sont nécessaires pour améliorer les perspectives à moyen terme et favoriser l’inéluctable diversification pour créer des emplois », ajoute l’étude. Le chômage devrait encore toucher 1,3 million de personnes en 2021, sous l’effet de pressions budgétaires.

La valeur des exportations de brut et de gaz dans les monarchies du CCG et en Algérie doit baisser cette année de 450 milliards de dollars par rapport à 2014, indique l’étude. En 2015, le FMI estime que les pays du CCG avaient vu les revenus de leurs exportations d’hydrocarbures baisser d’environ 300 milliards de dollars.

En conséquence, le CCG et l’Algérie devraient accumuler des déficits de quelque 900 milliards de dollars d’ici à 2021, selon l’étude. Pour équilibrer leurs budgets, ces pays seraient amenés à réduire d’un tiers, en moyenne, leurs actuelles dépenses publiques, ajoute le FMI.

Les monarchies du Golfe ont aussi la latitude d’augmenter leurs revenus en prélevant différentes taxes ou en imposant l’impôt sur le revenu pour les personnes et les entreprises, suggère le Fonds.

Les déficits resteront élevés cette année, à 13 % du PIB, mais aucun pays du CCG ou l’Algérie n’est menacé de récession, selon l’étude. La dette publique brute de ces pays devrait passer de 13 % du PIB l’an dernier à environ 45 % du PIB en 2021, prédit le FMI.