Le FMI abaisse ses prévisions de croissance mondiale pour 2015 et2016

Le FMI abaisse ses prévisions de croissance mondiale pour 2015 et2016
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Le FMI a abaissé mardi ses prévisions de croissance économique mondiale pour 2015 et 2016, pointant les « risques accrus » liés au ralentissement chinois et à l’accès de faiblesse des autres grands pays émergents.

Le produit intérieur brut (PIB) de la planète ne devrait plus progresser que de 3,1% cette année et de 3,6% en 2016, marquant à chaque fois un repli de 0,2 point par rapport aux estimations de juillet, selon les nouvelles projections publiées à Lima, au Pérou, où le Fonds monétaire international tient son assemblée annuelle.



Malgré la relative bonne santé des pays riches, Etats-Unis en tête, l’économie mondiale s’apprête ainsi à marquer le pas par rapport à 2014 (+3,4%) et serait même en passe de réaliser cette année sa plus mauvaise performance depuis la récession planétaire de 2009.

Les risques de dégradation des perspectives se sont accrus, particulièrement pour les marchés émergents et les économies en développement, résume le FMI dans son nouveau rapport semestriel.

Le regain d’inquiétude concerne tout particulièrement la Chine, dont le ralentissement économique plombe déjà une cohorte de pays et devrait se confirmer en 2016 avec une croissance attendue de 6,3%, au plus bas depuis vingt-cinq ans.

D’après le FMI, le coup de mou de la deuxième puissance économique mondiale va se payer au prix fort chez les pays exportateurs de matières premières (pétrole, métaux, minerais…) dont les cours se sont déjà effondrés.

L’addition s’annonce salée pour le Brésil, dont la récession devrait être deux fois plus forte que prévu jusque-là (-3,0% en 2015) ou l’Afrique sub-saharienne dont la croissance pourrait être amputée de 1,2 point par rapport à 2014 (+3,8%).

L’horizon des pays émergents est par ailleurs obscurci par le prochain resserrement monétaire aux Etats-Unis qui risque de les priver d’argent frais, note le FMI.

Après avoir été au coeur de la crise financière en 2008-2009, les pays industrialisés semblent un peu mieux lotis, selon le FMI, même si des risques persistent dans la zone euro.

Le Fonds maintient quasi inchangées ses prévisions dans la région (+1,5% en 2015; +1,6% en 2016) et pour la France (+1,2% en 2015; +1,5% en 2016) mais met en garde contre de possibles nouvelles inquiétudes autour de la Grèce.

L’institution relève également que les risques géopolitiques restent élevés en Ukraine et s’inquiète, pour la première fois, de l’impact de la crise des réfugiés en Europe, dont les coûts sociaux et économiques s’annoncent immenses.

« Les conflits politiques ont fait naître un choc en terme de déplacement de populations, à l’intérieur et à l’extérieur des frontières », relève le chef économiste du FMI qui estime que « les coûts sociaux et économiques sont immenses ».