Le FLN stabilisé, le Rnd réanimé, le mpa et taj en attente, Le puzzle d’une nouvelle alliance

Le FLN stabilisé, le Rnd réanimé, le mpa et taj en attente, Le puzzle d’une nouvelle alliance

Les enjeux sont importants avec une crise économique qui pointe à l’horizon et une réforme politique essentielle à mener à son terme.

Le FLN stabilisé grâce à un congrès conduit de «main de maître» et qui a mis l’essentiel des contestataires à l’extérieur des organes décisionnels du parti, le RND bientôt «réanimé» à travers l’arrivée d’un Ahmed Ouyahia, dont tout le monde reconnaît la pugnacité en politique, le pouvoir remet en selle ses principales forces politiques aux fins de préparer une échéance capitale dans le processus des réformes lancées par le président de la République en avril 2011. La révision constitutionnelle, c’est bien de cela qu’il s’agit, mobilise toute l’énergie de la plus haute institution de l’Etat qui veut en faire l’ultime touche dans l’édifice de l’oeuvre politique du président de la République, après la Réconciliation nationale, les réformes de l’éducation et de la justice, et la relance de l’économie.

Si dans tous les chantiers ouverts par Bouteflika, l’opposition trouve à redire, il reste que des résultats palpables ont été obtenus et l’Algérie d’aujourd’hui est très différente de celle de 1999. La mutation qu’a connue le pays à tous les niveaux a été accompagnée par des forces politiques, tantôt mobilisées, tantôt dispersées, voire dépassées par l’importance des enjeux. Le président Bouteflika a laissé son empreinte sur tous les chantiers de la République, notamment dans celui de l’édification des alliances des partis proches du pouvoir. L’expérience vécue par le FLN, le RND et le MSP a, disent de nombreux observateurs, grandement contribué à la stabilité du système et permis une gouvernance apaisée des institutions de la République. Cette étape déterminante de la vie de la nation qui a vu le pays faire face à de terribles inondations, un tremblement de terre et une situation politico-sécuritaire des plus tendues en Kabylie, a trouvé des gouvernements stables dans leurs composantes ministérielles. L’alliance FLN-RND-MSP a même permis de passer le cap «difficile» de la présidentielle de 2004 et contribué à contenir une probable crise politique qui ne s’est pas manifestée véritablement en raison de la solidarité qui a caractérisé les partis qui formaient les gouvernements de l’époque. Il convient de souligner que l’Alliance présidentielle stratégique, comme la qualifiaient ses initiateurs, a bien mené deux projets d’amendements constitutionnels. Le premier, en 2002, qui a consisté à introduire tamazight en tant que langue nationale dans la Constitution et le second en 2008, qui a fait sauter le verrou de la limitation des mandats et introduit l’obligation de l’association de la femme dans la vie politique nationale. Il en a résulté une législature plus «colorée». Depuis, tous les partis font de l’intégration de la femme dans leurs instances de direction, l’une de leurs priorités.

Aujourd’hui, les enjeux sont aussi importants avec une crise économique qui pointe à l’horizon et une réforme politique essentielle à mener à son terme, pour la stabilité de la nation. Ces deux défis ne sauraient être convenablement relevés en l’absence d’un minimum de consensus au sein de la scène politique nationale. En l’absence de consensus avec une partie de l’opposition qui refuse toujours de s’associer à la démarche préconisée par le pouvoir, ce dernier reconstruira son alliance stratégique pour conduire les deux grands chantiers du quatrième mandat du président. Les derniers événements qui ont «agité» les deux machines politiques du pouvoir, le FLN et le RND, et qui ont conduit à leur «remise à niveau», poursuivent justement l’objectif de recréer un bloc solide derrière le président de la République, lequel bloc sera renforcé par l’apport du MPA de Amara Benyounès et du TAJ de Amar Ghoul. Cette alliance ainsi constituée sera soutenue sur son flanc social par l’Ugta et sur son pendant économique, par le FCE. Ce «front» politico-économico-social aura la mission de mobiliser les troupes pour affronter les échéances politiques et économiques, et créer une ambiance favorable à même de permettre au pays de faire face aux défis qui l’attendent.