Le secrétaire général du Front de libération nationale (FLN), Amar Sâadani, fera une sortie publique, aujourd’hui, pour revenir sur le dernier message du président de la République. Il s’exprimera en marge d’une réunion qui le regroupera avec ses élus de la wilaya d’Alger. Cette rencontre se penchera les candidats en prévision des élections sénatoriales prochaines.
Le chef de l’ex-parti unique mettra à profit les annonces du chef de l’état inhérentes à la révision de la Constitution, une question qui occupera sans doute la part belle de son allocution. L’homme fort du FLN profitera de cette aubaine et s’offrir une tribune pour présenter le satisfécit officiel de sa formation politique, et réitérer à la même occasion son attachement inconditionnel au programme présidentiel. Ceci au moment où, et parallèlement, il pilote une initiative politique autour de la création d’un Front national pour soutenir le président de la République. Faut-il souligner, que tel que revendiqué par Saâdani, le premier magistrat du pays, Abdelaziz Bouteflika, comme le montre d’ailleurs l’esquisse publiée autour de ce que sera l’ossature de la prochaine Loi fondamentale ainsi remodelée, a concédé au FLN, la part de lion, si l’on considère notamment les propositions des autres formations politiques, organisations civiles et personnalités nationales. En tout état de cause, le chef de l’état a repris l’essentiel des recommandations émises par ce parti, lors des consultations menées autour de ce projet qui avaient débuté en juin 2014. Précisément, Saâdani qui réclame depuis deux ans la mise en place d’un état civil, à travers le parachèvement du processus démocratique, retrouve son moral d’acier, et son état de réjouissance. Conséquence, semble-t-il des dispositions constitutionnelles prises concernant la séparation des pouvoirs, le renforcement des prérogatives de l’opposition, l’indépendance de la Justice, la consolidation des libertés…, entre autres décisions prises par le président de la République. Le patron de la première force politique a-t-il reçu des garanties quant à prendre en charge ses recommandations sur le réaménagement de la Constitution? En tout cas, Saâdani a souvent anticipé sur les décisions prises par les hauts responsables à la tête de l’état, d’où cette interrogation. D’ailleurs, au lendemain de la publication du discours présidentiel, le même responsable politique ne s’est pas empressé pour crier victoire, encore moins s’attarder sur une lettre se voulant une affirmation quant à l’instauration d’un Etat démocratique et de droit dans le pays. Quand bien même le message a fait resurgir toutes les questions restées pendantes sur la scène nationale. Hormis une déclaration au sujet de la mise en place d’une instance de surveillance des élections, faite à l’occasion de la célébration de la date historique du 1er Novembre, Saâdani n’a pas fait montre de ferveur dans ses propos à ce sujet. Pour rappel, le discours catalyseur de Bouteflika est intervenu un peu plus d’une année après le lancement de la compagne de consultations autour de la trituration constitutionnelle. Cette mission a été confiée à Ahmed Ouyahia, actuel directeur de Cabinet de la présidence de la République. Même si la mouture du projet n’a pas encore été rendue publique dans son état explicite, le discours présidentiel a eu le mérite de relancer le débat autour de la question. à tel enseigne, qu’outre les formations politiques proches des cercles du sérail, les partis constituant l’opposition politique, une fois n’est pas coutume, n’étaient restés insensibles. Nombre d’entre eux ont exprimé leur position et leur avis sur les questions invoquées. Durant cette réunion qui s’inscrit dans le cadre des préparatifs des prochaines élections partielles au sein de la première chambre du Parlement, Saâdani adoubera à nouveau ses troupes en vue de ratisser la majorité des sièges du Sénat, comme l’a maintes fois assigné comme objectif, en rappelant à chaque occasion la prédominance du FLN et sa position sur la scène politique. Cette fois-ci, le patron trouvera en la consécration des aspirations de son parti au sein de la Constitution, du moins pour ce en ressort du discours de Bouteflika, un argument à faire valoir et qu’il conviendrait de capitaliser à l’actif de sa compagne électorale ayant trait aux sénatoriales de décembre prochain. à travers cette rencontre, plus interne qu’elle ne relève du domaine publique ou médiatique, Saâdani veut surtout affirmer, que son parti travaille dans la transparence et l’honnêteté.
Lors des précédentes rencontres qu’il avait tenues avec les élus locaux des différentes régions du pays, Saâdani n’a cessé d’appeler ses partisans à épouser les pratiques démocratiques dans les élections concernant le renouvellement partiel du Sénat. Pour lui, un parti de la trempe du FLN ne doit plus recourir au moyen de la «chekkara», comme ce fut le cas lors les législatives de 2012.
Farid Guellil