Le FLN met les bouchées doubles pour être à l’heure des réformes annoncées par le président de la République.
Loin des perturbations qui caractérisent son opération de renouvellement de ses structures de base, le parti a battu le rappel de ses “commissions” pour se pencher sur les dossiers inscrits à l’ordre du jour des réformes politiques. En cette fin de mois, pas moins de trois commissions ont été réunies. La commission de révision de la Constitution, la commission des femmes et celle de la révision de la loi sur l’information.
La commission chargée de la révision de la Constitution aura à mettre à jour l’ancienne mouture préparée par le parti de façon à l’adapter à la conjoncture régionale actuelle et aux doléances de la classe politique et de la société.
Le FLN ne compte pas rater cette occasion pour imposer son point de vue avec des propositions dont les contours ont déjà été annoncés par son secrétaire général, Abdelaziz Belkhadem.
La commission élaborera également des propositions concernant la loi sur les partis, la loi électorale ainsi que la loi sur les associations.
De son côté, Belayat, membre du BP, a réuni, le même jour, samedi, la commission des femmes pour une rencontre régionale de la thématique de la promotion politique de la femme dans les assemblées élues. Là aussi, il s’agit de se mettre au diapason des nouvelles donnes et surtout de l’article
31 bis de la Constitution qui stipule la promotion politique et l’octroi d’un quota équilibré de sièges à la femme. L’obligation est faite à tous les partis politiques qui devraient atteindre un taux de 30% des sièges réservés aux femmes. Par ailleurs, le porte-parole et membre du BP, Kassa Aïssi, a réuni la commission de la communication pour une réflexion autour du projet de code de l’information, la loi sur la publicité et les sondages. Outre la dépénalisation du délit de presse, le FLN plaide pour un conseil de l’éthique et de la déontologie fort avec dans ses prérogatives le pouvoir de sanction. Par ailleurs, le parti de Belkhadem continue son forcing pour faire tomber le gouvernement. Même s’il risque de perdre au change en termes de portefeuilles ministériels, le remaniement ou le changement de gouvernement signifie, dans son optique, l’échec d’Ahmed Ouyahia. À une année des législatives, une telle image risque de déteindre sur son parti, le RND, concurrent immédiat du FLN. Cette technique a déjà été éprouvée par l’ancien parti unique qui, par des pressions, avait réussi à faire démissionner Ouyahia remplacé par Belkhadem.
Dans sa démarche, il sera fortement soutenu par le MSP qui a ouvert le feu en premier sur l’Exécutif qui a, selon son président Abou Djerra Soltani, échoué.
Il ne s’agit ainsi pas uniquement de “liquider” certaines figures que la société ne peut plus et ne veut plus voir, mais surtout de faire endosser au Premier ministre l’échec de son équipe. Le changement de gouvernement devrait intervenir, selon une source bien informée du FLN, avant les grandes vacances de l’été. La rentrée scolaire et sociale ne se fera pas avec l’Exécutif actuel, assure-t-on. Une issue qui entre bien dans les cordes du FLN. Reste, cependant, une grande inconnue, le dernier mot revient à Bouteflika.